Les eaux primordiales et leurs figures dans l'oeuvre dramatique de Normand Chaurette : liminalité, dissémination et plénitude

Bouchard, Cassy (2014). « Les eaux primordiales et leurs figures dans l'oeuvre dramatique de Normand Chaurette : liminalité, dissémination et plénitude » Mémoire. Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Maîtrise en études littéraires.

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Résumé

Cette étude brosse un portrait de l'eau en tant que figure d'obsession de premier ordre dans l'œuvre dramatique de Normand Chaurette. Il y est soutenu que les eaux chaurettiennes constituent des constructions de l'imaginaire fondamentalement opérantes depuis un traumatisme psychique, de même qu'elles engagent, en ce sens, une influence primordiale sur la redéfinition d'origines identitaires problématiques, entre réel et rêverie. Trois grands types de figures hydriques sont différenciés dans ce mémoire, selon leurs principales manifestations phénoménales ou emblématiques retransmises par le travail d'imagination matérielle (Bachelard). Le premier chapitre est consacré à l'analyse des articulations liminales de l'eau dans Provincetown Playhouse, juillet 1919, j'avais 19 ans (1981) et La Société de Métis (1983). Les notions de rites de passage et de liminalité (Van Gennep, Turner) viennent éclairer la figuration d'eaux de frontières et de transitions chez des personnages en marge du réel, pour lesquels le seuil aquatique génère un monde de miroirs et d'illusions. Le chapitre deux montre ensuite que des pièces comme Fragments d'une lettre d'adieu lus par des géologues (1986) et Le Petit Kochel (2001) présentent l'eau en tant qu'agent transformateur. En rapprochant les forces diluviennes, érosives et corruptrices de l'eau au propre de la dissémination (Derrida), les analyses de cette partie traitent de puissances mouvantes et fluctuantes qui décomposent et recomposent tant de l'extérieur que de l'intérieur la matière, le sens ainsi que l'être. Le dernier chapitre porte enfin sur des eaux de fécondité incitant aux fantasmes de réclusion et de reproduction qui se répondent et s'enchaînent notamment dans Le Passage de l'Indiana (1996) et dans Stabat Mater II (1999). Assimilables au processus (re)producteur de la réception (Jauss, Iser), ces figures de profondeurs, aussi meurtrières que nourricières, font montre de frictions entre plénitude embryonnaire et plénitude matricielle dans l'atteinte d'un idéal de filiation. Quelle qu'en soit la ligne de force directrice, les eaux primordiales chaurettiennes dynamisent inévitablement l'esprit créateur livré à la catharsis. Elles se prêtent à des intentions et des pratiques sacrificielles au nom d'une pureté unitive impossible à réaliser. Leurs figures investissent ainsi, chaque fois, une prise de parole intime mythifiant quelque ravissement originaire ineffable, fondateur de vérités insaisissables. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : dramaturgie, théâtre, texte dramatique, Normand Chaurette, eau, origine, processus créateur, mythe, conflit identitaire, figure de l'imaginaire

Type: Mémoire accepté
Informations complémentaires: Le mémoire a été numérisé tel que transmis par l'auteur.
Directeur de thèse: Gervais, Bertrand
Mots-clés ou Sujets: Chaurette Normand 1954-. Critique et interprétation, Eau dans la littérature, Création dramatique
Unité d'appartenance: Faculté des arts > Département d'études littéraires
Déposé par: Service des bibliothèques
Date de dépôt: 23 juill. 2015 18:09
Dernière modification: 23 juill. 2015 18:09
Adresse URL : http://archipel.uqam.ca/id/eprint/7144

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