Gallant, Daniel
(2014).
« Le renard roux dans l'arctique canadien : expansion géographique, changements climatiques et interactions avec le renard arctique » Thèse.
Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Doctorat en biologie.
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Résumé
Au cours du vingtième siècle, le renard roux (Vulpes vulpes) a connu une expansion de son aire de répartition de plus d'un millier de kilomètres dans l'Arctique. Cette expansion spectaculaire fut associée au réchauffement du climat, mais le lien de cause à effet n'a pas été démontré. Les changements d'aire de répartition sont reconnus comme des réponses typiques de la faune et la flore face au réchauffement climatique qui caractérisa le dernier demi-siècle. Cependant, nous manquons d'études qui évaluent de façon critique le lien supposé entre le climat et les changements observés chez les espèces. La venue d'un nouveau prédateur peut avoir de multiples conséquences pour les écosystèmes de l'Arctique. Celles les plus immédiates concernent le renard arctique (Vulpes lagopus), un prédateur indigène à la toundra, avec lequel le renard roux entre en compétition pour les mêmes proies et les mêmes refuges (tanières). Notre recherche vise deux objectifs principaux, soit déterminer les causes et les conséquences de l'expansion nordique du renard roux. Nous avons combiné l'étude des données historiques de récolte des fourrures dans l'Arctique canadien à des études sur le terrain, dans le nord du Yukon, où le renard roux a une présence ancienne dans la toundra, et où il vit en sympatrie avec le renard arctique. Dans un premier chapitre, nous avons étudié l'expansion du renard roux dans le contexte des deux grandes forces transformatrices de l'Arctique canadien au cours du vingtième siècle : le réchauffement climatique et la création de points focaux d'activités humaines générées par l'expansion géographique, démographique et économique des occidentaux. Nous avons évalué trois hypothèses pour tenter d'expliquer l'expansion des renards roux. La première reposait sur le réchauffement des températures estivales et l'augmentation potentielle de la productivité écosystémique, la deuxième reposait sur le réchauffement des températures hivernales et la réduction du stress thermique subi par les renards, et la troisième reposait sur la présence humaine et la production de subsides de nourriture dans la toundra. Pour les deuxième et troisième chapitres, nous avons effectué des suivis de tanières dans le nord du Yukon et intégré les données des suivis historiques remontant aux années 1970s. Ceci nous a permis d'étudier les tendances de population des renards dans une région où le réchauffement climatique fut intense mais où les activités humaines furent négligeables. Nous avons testé l'hypothèse que le réchauffement climatique des quatre dernières décennies a accru la dominance du renard roux sur le renard arctique dans la plaine côtière du nord du Yukon. Nous avons étudié la dynamique de la sélection des tanières de reproduction par les renards sur l'Île Herschel pour déterminer les effets de la présence du renard roux sur le renard arctique. Nous avons testé l'hypothèse que le renard roux, qui est plus gros et qui a un plus grand fardeau énergétique, occupe les tanières situées dans les habitats plus riches en proies, aux dépens du renard arctique. Nos analyses des récoltes de fourrures démontrent qu'il n'existe pas de lien cohérent entre les tendances climatiques et l'expansion du renard roux. En revanche, elles démontrent des liens cohérents entre l'implantation des occidentaux dans l'Arctique et l'expansion de ce prédateur. L'hypothèse basée sur la présence humaine fut donc appuyée. L'abondance relative des renards roux et arctique dans le nord du Yukon n'a pas changé au cours des quatre dernières décennies. La région demeure principalement occupée par le renard arctique. Il y eut autant de tanières autrefois occupées par le renard arctique qui le sont aujourd'hui par le renard roux, que celles qui connurent la situation inverse. Notre hypothèse basée sur le climat fut donc encore rejetée. Sur l'Île Herschel, le renard roux sélectionnait les tanières situées dans les habitats riches en proies potentielles au printemps, alors que le renard arctique sélectionnait les tanières en fonction de leurs caractéristiques physiques, donc de leur capacité à servir de refuge. Lorsque le renard roux se reproduisait sur l'île, les renards arctiques sélectionnaient les tanières les plus accessibles au printemps, tôt dans la saison de reproduction. Notre hypothèse de recherche concernant la compétition par interférence subie par le renard arctique fut donc appuyée. Quant à la situation du renard roux dans la toundra, et donc quant à l'avenir du renard arctique dans diverses parties de l'Arctique à long terme, nos recherches démontrent que l'étude, la surveillance, et la gestion de l'influence des activités humaines dans la toundra méritent plus d'attention.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : renard, compétition, Arctique, climat, fourrures.
Type: |
Thèse ou essai doctoral accepté
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Informations complémentaires: |
La thèse a été numérisée telle que transmise par l'auteur. |
Directeur de thèse: |
Berteaux, Dominique |
Mots-clés ou Sujets: |
Activité humaine, Changement climatique, Compétition (Biologie), Influence de l'homme sur la nature, Renard arctique, Renard roux, Répartition géographique, Canada (Nord) |
Unité d'appartenance: |
Faculté des sciences > Département des sciences biologiques |
Déposé par: |
Service des bibliothèques
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Date de dépôt: |
05 mars 2015 14:34 |
Dernière modification: |
05 mars 2015 14:34 |
Adresse URL : |
http://archipel.uqam.ca/id/eprint/6654 |