Cha, Jonathan
(2013).
« Formes et sens des squares victoriens montréalais dans le contexte de développement de la métropole (1801-1914) » Thèse.
Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Doctorat en études urbaines.
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Résumé
Les squares victoriens sont des formes urbaines et paysagères étroitement liées aux modes d'urbanisation du territoire montréalais du XIXe siècle et du début du XXe siècle. La recherche interroge les intentions de création, les acteurs et les besoins à l'origine des squares, leur implantation, leur localisation, leurs règles de composition, les formes d'aménagement et les constantes se dégageant sur tous ces plans à travers le temps. La somme des éléments de réponse permet de retracer la genèse des formes des squares montréalais et d'en caractériser le processus d'adaptation à de multiples circonstances. Cette double visée est liée aux hypothèses de recherche suivantes : 1) le square est un élément lié au développement de Montréal comme métropole, 2) le square est un élément structurant du développement urbain de Montréal et 3) l'évolution du square résulte de l'adaptation d'un type à différentes circonstances. Pour vérifier ces hypothèses, la production des squares est d'abord caractérisée quant à ses origines et quant à ses catégories engendrées. Ainsi, après un retour historique sur les multiples définitions des squares en Grande-Bretagne, en France et aux États-Unis, nous nous attardons à caractériser et à analyser la quarantaine d'exemplaires produits à Montréal. Nous examinons en premier lieu la naissance du square et sa contribution à l'expansion territoriale et au renouvellement des formes urbaines de la ville entre 1801 et 1860. En second lieu, nous nous concentrons sur la consolidation et la multiplication des squares à l'époque de l'industrialisation de Montréal (1860-1914), de même qu'aux motivations sous-jacentes. Les objets produits (squares) sont regroupés par catégories fonctionnelles, c'est-à-dire par leurs fonctions et les intentions poursuivies lors de leur création pour en faciliter l'étude. Ils sont ensuite caractérisés selon leur ressemblance/dissemblance formelle. La recherche combine deux analyses : l'une concerne les processus typologiques et l'autre, les circonstances et les contextes sociopolitiques liés à la création des squares. Ces deux axes d'analyse sont associés dans la mesure où les processus typologiques s'expliquent par les contextes et les circonstances en question. Sur ce dernier point, la recherche a recours à la méthode historico-interprétative, ce qui implique de documenter exhaustivement les origines contextuelles de chaque square. Par ailleurs, la thèse recourt à l'analyse typologique pour reconnaître, à même la diversité des exemplaires, les récurrences en termes de règles de composition et autres caractéristiques typiques. Nous considérons le processus de dérivation ou d'individuation des types comme relevant des contextes et des acteurs particuliers ayant présidé à la création de chaque square. Cela nous amène à lier la forme des squares au sens qui leur était attribué dans un contexte donné, nous permettant ainsi de mettre à profit l'approche herméneutique de la forme urbaine. En réponse à de multiples intérêts (symboliques, économiques, sanitaires, civiques, esthétiques, de représentation et de distinction), le square s'est généralisé à la période victorienne comme solution d'aménagement prépondérante à des impératifs urbains et comme composante de premier ordre du développement de la trame urbaine. Du point de vue urbain et paysager, les squares ont été construits à partir d'un noyau de propriétés inhérentes aux deux types de base : le square-place et le square-jardin. Les types d'origine britannique ont été importés, naturalisés, appropriés et teintés des circonstances locales au point de paraître éventuellement « natifs ». Pendant plus d'un siècle, le square est apparu comme la solution typique à une gamme étendue de problèmes urbains dans différents contextes et pour divers acteurs. À même la pluralité et la variété d'exemplaires produits, une forme urbaine et paysagère récurrente a émergé du lot : un îlot rectangulaire couplé d'une crux decussata (deux axes croisés). Au fil des ans, après plusieurs phases de dérivation et à travers de multiples contextes de production, la version montréalaise du square s'est simplifiée et la portée des intentions et des idéaux sous-jacents s'est amenuisée. Le type square est dorénavant une image, mentale et concrète, à ce point générique et élémentaire qu'elle est devenue un stéréotype.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Square, square-jardin, forme urbaine, forme paysagère, histoire urbaine, morphologie, typologie, métropole, Montréal.
Type: |
Thèse ou essai doctoral accepté
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Informations complémentaires: |
La thèse a été numérisée telle que transmise par l'auteur |
Directeur de thèse: |
Morisset, Lucie K. |
Mots-clés ou Sujets: |
19e siècle, Aménagement urbain, Belle Époque (1900-1914), Développement urbain, Époque victorienne, Espace urbain, Histoire, Place publique, Politique urbaine, Montréal (Québec), Ouvrage illustré |
Unité d'appartenance: |
École des sciences de la gestion > Département d'études urbaines et touristiques |
Déposé par: |
Service des bibliothèques
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Date de dépôt: |
18 août 2014 20:20 |
Dernière modification: |
19 mai 2015 18:33 |
Adresse URL : |
http://archipel.uqam.ca/id/eprint/6079 |