Doiron, Madeleine
(2006).
« Élevage et croissance des jeunes chez la bernache du Canada résidente (Branta canadensis maxima) dans le sud du Québec » Mémoire.
Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Maîtrise en biologie.
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Résumé
Une population nicheuse de bernaches du Canada (Branta canadensis maxima) s'est établie sur les îles de Varennes, près de Montréal, depuis 1992. Un suivi de cette population montre que les effectifs augmentent rapidement, ce qui pourrait engendrer des problèmes de surabondance. Chez plusieurs espèces d'oies, il a été démontré que les sites d'élevage deviennent souvent limitants en raison du surbroutage causé par ces herbivores lorsque leurs effectifs augmentent. La majorité de ces études, par contre, ont été réalisées en milieu arctique ou sub-arctique où la productivité primaire est plus faible qu'à des latitudes plus méridionales où les bernaches résidentes se reproduisent. Les objectifs de cette étude étaient de déterminer si l'habitat d'élevage sélectionné par les bernaches résidentes de Varennes avait un effet sur la croissance des oisons, de vérifier s'il existait des variations saisonnières et inter-annuelles dans leur croissance et de déterminer le potentiel de l'habitat d'élevage comme facteur pouvant limiter la croissance de cette population. Nous avons suivi des femelles nicheuses portant des colliers émetteurs (2004) ou conventionnels (2004 et 2005) afin de connaître l'habitat utilisé lors de l'élevage des jeunes. En 2003, 2004 et 2005, les oisons ont été marqués à l'éclosion à l'aide d'étiquettes de palmure puis recapturés quelques semaines avant l'envol afin d'être mesurés et pesés.
Nous avons observé que les familles de bernaches utilisaient des habitats anthropiques ainsi que des habitats naturels et qu'il y avait peu de mouvements entre les sites d'élevage une fois le site choisi. Les oisons élevés principalement sur des pelouses avaient une masse et une taille structurelle plus élevées que les oisons élevés dans des habitats naturels. Il y avait des différences inter-et intra-annuelles dans la croissance des oisons, mais ces différences n'étaient pas aussi marquées que celles rapportés lors d'autres études portant sur des Ansérinés nichant en régions arctiques. Selon nos résultats, il semble improbable que l'on observe une baisse dans la croissance de la population due à des effets de densité. Nos observations ont aussi montré que les bernaches se regroupaient en groupes familiaux pouvant atteindre près de 200 individus. Un grand nombre de femelles ont abandonné leurs jeunes lors de la période d'élevage et la majorité des jeunes ont été élevés par des adultes autres que leurs parents biologiques. Ces résultats ouvrent les portes à d'autres études sur l'utilisation de l'habitat et le comportement des bernaches du Canada lors de la période d'élevage des jeunes dans le sud du Québec. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Adoption, Croissance des jeunes, Bernache du Canada, Élevage des jeunes, Habitats anthropiques, Québec.