Bolduc, Samuel
(2024).
« Temps de résidence de l'eau souterraine dans la région des Laurentides et la MRC les Moulins » Mémoire.
Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Maîtrise en sciences de la Terre.
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Résumé
Le territoire de la zone d’étude est situé dans des Laurentides (11 477 km2), au nord-ouest de la région métropolitaine de Montréal, au Québec. Ce territoire collinaire et boisé – correspondant aux terrains Protérozoïques de la chaine Grenvillienne – est composé de sept municipalités régionales de comté (MRC) et de 76 municipalités. La présence des nombreuses municipalités et la région périurbaine de Montréal et Laval a induit une croissance démographique atteignant jusqu’à 43% entre 2001 et 2017. Ce développement a apporté des pressions anthropiques importantes sur l’eau souterraine, une ressource vitale pour près de 44% de la population des Laurentides. L’objectif de ce projet de maîtrise est la datation de la ressource en eau souterraine alimentant les réseaux d’approvisionnement en eau potable municipaux. Aucune étude régionale n’avait jusqu’ici été réalisée sur les temps de résidence de l’eau souterraine des Laurentides. Pour cela, 31 sites d’échantillonnage d’eau souterraine ont été visités au cours des étés 2019 à 2021 pour mesurer les isotopes stables de l’eau (δ2H, δ18O), l’activité du tritium (3H), les isotopes de l’hélium (3He/4He), les isotopes de l’U (234U/238U) et l’activité du 14C. Les isotopes stables de l’eau décrivent une dominance de la recharge printanière avec des valeurs de δ2H et δ18O allant de -86 à -69 ‰ et -12.6 à -10.0 ‰ V-SMOW, respectivement. Au niveau régional, les traceurs d’âge utilisés (3H-3He, U-Th/4He et 14C) montrent un mélange d’eau moderne (5-70 ans) et d’eau plurimillénaire (de 100 à ≥ 7000 ans). L’eau moderne est localisée dans la suite Anorthosite-Mangérite-Charnockite-Granite (AMCG) de Morin à 300 m au-dessus du niveau de la mer. L’eau issue d’un mélange d’eau moderne et plurimillénaire est localisée davantage au sein des vallées des trois bassins versants principaux entre 100 et 221 m. L’absence d’eau souterraine d’âge 14C supérieur à 7000 ans – à l’exception de l’échantillon 457 montrant un âge ≥ 21 000 ans – suggère un lessivage important d’eau glaciaire lors du rebond isostatique glaciaire qui s’est terminé vers 6700 ans. La présence d’eau plus vieille que 7000 ans laisse supposer également la présence de quelques nappes d’eau datant du dernier maximum glaciaire. Les pompages à un débit supérieur à 100 m3/h semblent favoriser l’appel en eau plus moderne depuis la surface et pouvant mener à un rajeunissement du système.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : eau souterraine, temps de séjour, Laurentides, traceurs d’âge