Rivest-Roy, Frédéric
(2022).
« Pour un anthropocène biophile » Mémoire.
Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Maîtrise en droit international.
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Résumé
Cette thèse de maîtrise pose l’inadéquation entre les conditions objectives liées à l’extinction des espèces et les réponses apportées par le droit international comme problématique du système international. Nous questionnons donc comment le droit international de la diversité biologique peut-il évoluer comme agent de transition écologique? Pour ceci, nous établissons une analyse des conditions légales objectives nécessaires pour contribuer à freiner ou idéalement à renverser le déclin mondial de la biodiversité. Notre première hypothèse postule que pour devenir vecteur de transition écologique, le droit international doit fonder son fonctionnement sur un modèle réplicatif des principes du vivant (équilibre écosystémique). L’Anthropocène signifiant que l’espèce humaine est devenue un facteur d’évolution géologique central, nous appréhendons l’extinction en tant que phénomène biologique lié à l’homogénéisation culturelle, produit sociologique des relations spécistes et colonialistes ayant cristallisé le système international. Rétablir une harmonie socioécologique signifie ainsi consolider des stratégies légales d’organisations sociales et d’articulations des connaissances réplicatives des mécanismes d’évolution de la nature. Le droit international devient donc sujet à être évalué selon son degré de concordance avec les principes du vivant, nous permettant d’enrichir les propositions existantes pour l’établissement du biodroit (biolaw) comme champ de réflexion interdisciplinaire. Notre deuxième hypothèse est que le droit international de la biodiversité doit s’organiser (évoluer) en symbiose avec les contributions des sciences biologiques et les aspirations des humanités. Nous argumentons pour son positionnement comme pont entre les sciences naturelles et les humanités. Ainsi, sa fonction rationnelle comme instrument de cartographie des interdits et des permis devient assujettie à une quête de sens : générer des symboles réconciliateurs entre aspirations sociales et limites écosystémiques en réintégrant l’histoire naturelle dans les récits civilisationnels. Sous l’Anthropocène, la foi devient un levier puissant de mobilisation collective pour torsader les lois du vivant sous un nouvel alliage porteur de réconciliations nature/culture. Nous proposons ainsi le projet d’un Anthropocène biophile comme synthèse des paradoxes de l’extinction actuelle et voie pour son dépassement.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Droit international, biodiversité, Anthropocène, biodroit, extinction, transition écologique, division nature culture, réconciliation socioécologique