Provost, Chantal
(2022).
« La recherche-création au Québec : cadrage sociohistorique, mode de production de connaissances et diffusion d'une nouvelle forme de recherche » Thèse.
Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Doctorat en études et pratiques des arts.
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Résumé
Présente depuis plus d’une vingtaine d’années, la recherche-création (RC) fait maintenant partie des orientations stratégiques et des programmes de formation de nombreuses universités québécoises. À l’échelle internationale, cette forme de recherche, désignée sous différentes appellations (Artistic Research, Practice as Research, Practice-led Research, etc.), connaît également un développement important. Au Québec, depuis le début des années 2000, des chercheurs et des chercheurs-créateurs (Laurier et Gosselin, 2004; Bruneau et Villeneuve, 2007; Gosselin et Le Goguiec, 2006; Pinson, 2009; Chapman et Sawchuk, 2012; Laurier et Lavoie, 2013; Fortin et Houssa, 2012; Stévance et Lacasse, 2013; Paquin et Noury 2019) ont tenté de définir la RC et certaines de ses particularités. Ils ont également révélé plusieurs enjeux de cette forme de recherche en milieu universitaire. Aussi, des chercheurs internationaux ont identifié des aspects moins explorés de la RC. Par exemple, les modalités d’attribution et de valorisation des œuvres issues de la RC (Fourmentraux, 2014), l’évaluation de la RC (Hellström, 2010), les modes de production de connaissances de la RC et son historique (Borgdorff, 2012), l’évaluation asymétrique (art\recherche) et la réception des œuvres (Rust, Mottram et Till, 2007) les modes de diffusion et les produits de la RC (Biggs et Büchler, 2013). À l’instar de ces chercheurs, la présente thèse aborde trois de ces aspects en contexte québécois. En effet, cette thèse par articles vise à répondre à trois objectifs de recherche : a- dresser un portrait sociohistorique de l’émergence et du développement de la recherche-création en milieu universitaire québécois, b- cerner et décrire certains paramètres importants de la production de connaissances en RC, c- identifier et décrire des modes diffusions de la RC à partir de pratiques de chercheurs-créateurs québécois. L’approche méthodologique retenue est essentiellement qualitative. La méthode historique et l’analyse documentaire, une adaptation de l’anasynthèse et de l’analyse inférentielle, ainsi que des entrevues individuelles semi-dirigées constituent les principales méthodes utilisées. Dans le premier article, suivant le modèle de l’institutionnalisation de la recherche de Gingras (1991), le cadrage sociohistorique de la RC révèle trois temps ou invariants de l’émergence et du développement de cette forme de recherche. Ces trois temps sont : a- l’émergence de la recherche-création au Québec de la fin des années 1960 aux années 1980, b- l’institutionnalisation de la recherche-création – les années 1990-2000, c- l’identité sociale et la communauté de chercheurs-créateurs, les années 2000 à aujourd’hui. Le cadrage sociohistorique montre des points de changements et de tensions pour chacune des périodes ciblées dont l’intégration des artistes professionnels à l’université, l’association du terme création au terme recherche, la création d’une structure de financement, l’augmentation de la capacité de recherche et la formation d’une relève de chercheurs-créateur par l’élaboration de programmes aux cycles supérieurs, ainsi qu’une diversité de financement selon les universités de provenance. Le deuxième article inséré se présente comme un essai théorique entourant la production de connaissances en RC. L’article se veut une adaptation des caractéristiques du mode 2 de production de connaissances de Gibbons et ses collègues (The New Production of Knowledge, 1994), par opposition au mode 1 de la science (modèle scientifique classique). L’article présente des mots-clés et des caractéristiques propres à la RC. Par des schématisations, les aspects comme la transdisciplinarité, la notion du contexte d’application en recherche ou encore l’évaluation sont revisités. L’article montre les possibilités d’adaptation au mode 2 et met en lumière des aspects plus invisibles de la production de connaissances en RC. Enfin, le troisième article fait état d’entretiens menés auprès de deux chercheurs-créateurs québécois du domaine des arts vivants. L’article permet d’aborder certaines pratiques de diffusion, dont la diffusion en direct, l’usage de plateformes numériques ainsi que l’archivage de données non textuelles. Il s’avère que les concepts d’hybridité et de multimodalité sont porteurs et correspondent bien aux modes et pratiques de diffusion des deux participants. Ces derniers évoquent les potentialités du numérique, mais également la nécessité de revoir le vocabulaire et les pratiques plus traditionnelles de diffusion scientifique en regard de la RC. En somme, cette étude, par le biais de trois articles insérés, offre un éclairage complémentaire sur le RC. La thèse aborde plusieurs enjeux de la RC et permet de mieux comprendre les défis liés à la place et à la reconnaissance de cette forme de recherche en milieu universitaire.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : recherche-création, cadrage sociohistorique de la recherche-création, modes de production de connaissance, diffusion, numérique, pratiques hybrides et multimodales de diffusion
Type: |
Thèse ou essai doctoral accepté
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Informations complémentaires: |
Fichier numérique reçu et enrichi en format PDF/A. |
Directeur de thèse: |
Leduc, Diane |
Mots-clés ou Sujets: |
Recherche-création / Recherche universitaire / Communication savante / Publications électroniques / Québec (Province) |
Unité d'appartenance: |
Faculté des arts |
Déposé par: |
Service des bibliothèques
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Date de dépôt: |
28 sept. 2022 13:05 |
Dernière modification: |
28 sept. 2022 13:05 |
Adresse URL : |
http://archipel.uqam.ca/id/eprint/15878 |