Gagné, Sylvain; Larocque, Marie; Morard, Alice et Roux, Marjolaine
(2022).
Projet d’acquisition de connaissances sur les eaux souterraines dans la région des Laurentides et de la MRC les Moulins. Rapport synthèse. Rapport déposé au ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques..
Montréal, Québec, 47 p.
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Résumé
Le Projet d’acquisition de connaissances sur les eaux souterraines dans la région des Laurentides et de la MRC Les Moulins (PACES-LAULM), est financé par le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC). Ce projet avait pour but d’établir la cartographie hydrogéologique dans une portion de la région administrative des Laurentides et de la MRC Les Moulins, en incluant dans la cartographie les données d’un projet pilote de cartographie hydrogéologique Aquifères fracturés du sud-ouest du Québec (AFSOQ) complété il y a quelques années dans la partie la plus au sud de la région des Laurentides (superficie totale 11 477 km2). Il a été réalisé par l’Université du Québec à Montréal en collaboration avec les organismes de bassin versant Abrinord (rivière du Nord), COBALI (rivière du Lièvre), RPNS (rivières Rouge, Petite Nation et Saumon) et COBAMIL (rivière Mille-Îles), et en collaboration avec les MRC d’Antoine-Labelle, d’Argenteuil, de la Rivière-du-Nord, des Laurentides, des Pays-d’en-Haut et des Moulins.
Les résultats montrent que l'aquifère de roc fracturé du Bouclier canadien est dans l'ensemble peu productif et que les principaux aquifères sont dans les dépôts granulaires situés dans les vallées. L’eau souterraine s’écoule des sommets vers les vallées des grandes rivières. Une partie importante de cet écoulement souterrain est intercepté par les nombreuses rivières de la région qui drainent le territoire vers la rivière des Outaouais. À l'échelle régionale, la recharge de l'aquifère fracturé est estimée à 198 mm/an. Les volumes d’eau souterraine utilisés par les particuliers, les villes, l’agriculture et l’industrie représentent environ 0,5 % de la recharge potentielle. Il ne semble donc pas y avoir de pressions majeures sur les quantités d’eau souterraine disponibles régionalement. Toutefois, l’analyse des temps de séjour montre que l’eau souterraine est un mélange entre des eaux relativement jeunes et des eaux plus anciennes, ce qui souligne l’importance de développer avec parcimonie la ressource.
L'eau souterraine de la zone d'étude est de bonne qualité et peu de dépassements des normes pour l'eau potable ont été identifiés. Des dépassements de normes pour la qualité de l’eau potable ont été observés pour le baryum, le fluor, le manganèse et l’uranium, mais seraient d'origine naturelle. Les problématiques identifiées concernent certains critères esthétiques et notamment les concentrations en manganèse. Des dépassements de normes bactériologiques ont été observés à 29 % des puits échantillonnés. Les concentrations en nitrates ne dépassent pas la norme pour l’eau potable, mais reflètent l’impact anthropique des activités agricoles. De la même manière, la présence de pesticides et de produits pharmaceutiques montre un impact anthropique et confirme que les temps de séjour de l’eau souterraine peuvent être courts. L’activité 222Rn dans l’eau souterraine est également importante dans certains secteurs, ce qui indique la présence d’un enjeu possible de santé publique en lien avec la présence de radon dans l’air des résidences. Les risques de contamination de l’eau souterraine dans la région ne sont pas négligeables, ce qui est souligné par une vulnérabilité DRASTIC moyenne sur la majorité de la zone d’étude.
Le développement résidentiel, touristique et industriel de la région, combiné aux pressions des changements climatiques, apportera des défis importants dans la région au cours des prochaines décennies. Les données acquises, les cartes produites et les analyses qui en découlent seront directement utiles pour la gestion durable de la ressource en eau et du territoire à l'échelle de toute la région.
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