Reznikova, Vera
(2021).
« Les attitudes et les croyances d'immigrants adultes au Québec, apprenants du français langue seconde, en matière de prononciation en lien avec leurs résultats en prononciation » Mémoire.
Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Maîtrise en didactique des langues.
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Résumé
Dans le cadre de notre mémoire, nous avons voulu observer le portrait des attitudes et des croyances (AC) des immigrants adultes au Québec, apprenants du FL2 (français langue seconde), en matière de prononciation. Nous nous sommes également intéressée à la relation entre ces attitudes et ces croyances et leur prononciation en FL2 et ce, dans le contexte particulier de Montréal. Les attitudes et les croyances (AC) peuvent se définir comme l’ensemble des idées et des réactions émotionnelles sur quelque chose qui pourraient avoir un impact sur l’intention d’agir (ou non) en fonction de ces idées et de ces réactions (Ellis, 2008; Garrett, 2010; Horwitz, 1985). Les AC sont basées sur l’expérience personnelle, mais façonnées socialement et culturellement. Nous avons ainsi mené une étude corrélationnelle, descriptive auprès de 33 personnes immigrantes adultes avec un niveau du français intermédiaire-avancé ou avancé inscrites à un ou des cours de FL2 dans une université montréalaise. Les participants ont répondu à un questionnaire écrit et ont effectué l’enregistrement de deux tâches consécutives pour fournir les échantillons sonores permettant d’établir leur niveau de prononciation en FL2. Trois juges non experts, francophones natifs d’origine québécoise, ont évalué ces échantillons.
Les résultats principaux de notre étude montrent que les participants ont attribué une très grande importance à l’enseignement de la prononciation en français en général, et, plus particulièrement, à l’importance de l’enseignement de la prononciation dans leur parcours individuel en apprentissage du FL2. De plus, les participants ont révélé une grande motivation pour avoir une bonne prononciation en français et une orientation positive vers les rapports avec les locuteurs natifs et la culture du pays d’accueil. L’étude a également pu démontrer quelques liens significatifs de certaines AC avec les résultats en prononciation. En particulier, les AC en corrélation positive avec la qualité de la prononciation sont la reconnaissance par les participants de l’importance de la bonne prononciation en français dans leur cheminement professionnel et la certitude que la bonne prononciation est un facteur facilitant la communication avec les locuteurs natifs. De même, les participants qui étaient plutôt susceptibles de préférer une variété du français international auraient les résultats les plus élevés en prononciation. Par contre, un important niveau de stress et les bris de communication avoués dus surtout à la prononciation signaleraient des résultats en prononciation plutôt faibles. Les participants avec les résultats moins élevés en prononciation seraient également plus disposés à s’enregistrer pour travailler leur prononciation en français. Vu l’importance que les participants attribuent à la prononciation en français, l’étude suggère aux enseignants du FL2 d’être attentifs aux besoins des apprenants en matière de prononciation, surtout pour les apprenants qui éprouvent des difficultés. Également, il serait souhaitable d’utiliser plus d’activités de sensibilisation phonétique dans l’objectif de développer des stratégies d’attention (noticing) et d’autocontrôle (self-monitoring) des aspects problématiques en prononciation.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : croyances, attitudes, perceptions, français langue seconde, prononciation, enseignement/apprentissage des langues secondes, variété du français québécois, variété du français international, stratégies d’apprentissage de la prononciation