Hains-Monfette, Gabriel
(2020).
« Associations non linéaires entre l'activité physique mesurée objectivement, la consommation d'alcool et la santé mentale positive des adultes canadiens : analyse de l'enquête canadienne des mesures de santé » Mémoire.
Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Maîtrise en kinanthropologie.
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Résumé
L’activité physique et la consommation d’alcool sont, de manière respective, des comportements de santé associés positivement et négativement à la santé mentale positive. À titre d’exemple, les études prospectives soulignent qu’une augmentation même légère d’activité physique est associée à une meilleure santé mentale et qu’une amélioration sur le temps de la santé mentale est associée à une réduction progressive de la consommation d’alcool. Si les données probantes à propos de ces relations sont bien établies, les comportements de santé sont continuellement étudiés en silos. Or,
leur codépendance pourrait affecter différemment la santé mentale positive. Ainsi, une récente analyse systématique conclut que la consommation d’alcool auto déclarée est associée positivement à l’AP, mais que cette association diffère fortement en fonction des types d’AP et de consommation d’alcool. À la vue de leurs relations
respectives avec la santé mentale positive, il apparaît alors nécessaire d’établir comment différentes quantités d’AP et de consommation d’alcool sont associées à la santé mentale positive. De plus, les études publiées font état de limites méthodologiques récurrentes : mesures auto-rapportées de l’AP, absence de marqueurs
biologiques pour la consommation d’alcool à risque et analyses statistiques uniquement linéaires. L’hypothèse générale de recherche est qu’une relation non linéaire entre l’AP et la consommation d’alcool sera identifiée et que celle-ci sera différemment associée
à la santé mentale positive. Ce projet de maîtrise vise à 1) examiner la relation dose-réponse transversale entre l’AP mesurée objectivement et la consommation d’alcool auto-rapportée, 2) examiner la relation dose-réponse transversale entre la consommation d’alcool auto-rapportée et la santé mentale positive, 3) à documenter l’association entre la santé mentale positive et la combinaison AP et consommation d’alcool et 4) comparer les niveaux d’AP et de
santé mentale entre les adultes qui ont un trouble de l’usage de l’alcool déterminé biologiquement, les non-buveurs et les consommateurs modérés. Ce projet utilise les données de trois cycles (2007-2013) de l’ECMS. Cet échantillon est représentatif de la population Canadienne à 96 %. Pour être inclus, les participants
devront être adulte, avoir porté un accéléromètre durant minimalement quatre jours, avoir renseigné leurs habitudes de consommation d’alcool, répondu à la question de la santé mentale et participé aux analyses biologiques. L’utilisation de modèles additifs généralisés nous permettra de répondre aux objectifs 1 à 3. Un modèle linéaire
généralisé sera utilisé pour l’objectif 4. L’ensemble des modèles sera ajusté sur des variables socio-démographiques et bio-comportementales. Les données d’intérêts sont disponibles pour 8 400 adultes représentatifs de la population canadienne. Les résultats portant sur la relation entre l’AP et la consommation d’alcool démontrent sans aucun doute que l’âge, le sexe et l’intensité de l’AP influencent considérablement cette relation. Toute recommandation d’AP par rapport à la consommation d’alcool devra s’effectuer en spécifiant l’âge, le sexe et l’intensité de l’AP. En ce qui a trait à la relation entre la consommation d’alcool et la santé mentale positive, les relations statistiquement significatives chez les hommes s’observent pour presque tous les groupes d’âge. Chez les femmes, l’unique relation significative est constatée parmi le
groupe d’âge de 36 à 54 ans. Concernant la relation entre la combinaison AP et consommation d’alcool sur la santé mentale positive, des relations non linéaires complexes sont observées, mises à part des formes linéaires chez les femmes de 36 à 54 ans. Pour le dernier objectif, on conclut que les interventions avec promotion d’AP chez les individus avec un TUA devraient préférablement prioriser l’APMV.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : activité physique objective, consommation d’alcool auto-rapportée, santé mentale positive, échantillon représentatif nationalement, consommation d’alcool à risque objective