Elitcha, Koffi Aseye
(2021).
« Essays in the economics of entrepreneurship » Thèse.
Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Doctorat en économique.
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Résumé
Cette thèse est composée de trois essais en économie de l'entrepreneuriat, avec pour objectif général d'apporter des contributions aux travaux existants sur le rôle des contraintes financières, des coûts administratifs de démarrage d'entreprise et des politiques de protection de l'emploi, dans l'explication du choix occupationnel des individus et de la dynamique entrepreneuriale.
Le premier essai utilise des microdonnées d'individus provenant de trois grandes enquêtes comparables en Europe et aux États Unis d'Amérique (SHARE, ELSA et HRS) ainsi que des données mesurant la réglementation des entreprises (Doing Business) de la Banque Mondiale, pour évaluer empiriquement l'effet des coûts de démarrage d'entreprise sur la relation liant entrepreneuriat et richesse. Nous exploitons la dimension temporelle des données pour explorer les impacts de la dernière crise financière mondiale de 2007-2010. Nos estimations soutiennent une relation croissante entre richesse individuelle et probabilité relative d'être entrepreneur. Cependant, cette relation est affaiblie par l'effet des coûts de démarrage d'entreprise. Ceci suggère que les réglementations d'établissement d'entreprises diminuent la valeur marginale de la richesse pour des fins d'entrepreneuriat, en présence de contraintes d'emprunt. Nous trouvons que cet effet négatif des réglementations de démarrage a été relativement plus prononcé en période de crise. Le second essai fournit une évidence empirique robuste de l'impact macroéconomique de la concurrence bancaire sur la création d'entreprises. Des études précédentes ont montré que les marchés boursiers, grâce à leurs effets de liquidité, favorisent la création de nouvelles entreprises à travers leur potentiel de recyclage du capital financier et non-financier qui est fourni aux entreprises naissantes par les intermédiaires financiers. En prenant en compte l'effet de synergie entre banques et marchés boursiers dans le processus de création de nouvelles firmes, nous évaluons dans un cadre d'analyse intégré, l'ampleur de deux hypothèses alternatives concernant l'effet de la concurrence bancaire sur l'accès au crédit. Conformément à l'hypothèse du pouvoir de marché, nous trouvons que la concurrence bancaire a un effet global positif sur l'entrepreneuriat, dû à son impact bénéfique sur l'accès au crédit. Néanmoins, cet effet de la concurrence bancaire diminue avec la taille du marché boursier, ce qui se justifie par le rôle du prêt relationnel, qui sous-tend le processus de recyclage du ``capital informé'' susmentionné. Ce dernier résultat est en cohérence avec l'hypothèse d'information.
Le troisième essai examine l'effet des coûts de licenciement et des coûts administratifs de démarrage endurés par les entrepreneurs, sur le choix occupationnel des individus, dans un modèle dynamique d'équilibre général comportant des contraintes d'emprunt, et dans lequel les firmes du secteur de production non-entrepreneurial, peuvent entrer et sortir du marché de façon endogène, tout en devant payer des coûts d'ajustement de leurs niveaux d'emploi. Nous trouvons que les coûts de licenciement payés par les firmes non entrepreneuriales encouragent les travailleurs salariés à devenir entrepreneurs, et diminuent les taux de sortie d'entrepreneuriat, ce qui induit une augmentation du taux d'entrepreneuriat d'état stationnaire. Ceci s'explique par l'effet négatif de la taxe de licenciement sur les niveaux de productivité et de salaire, ce qui induit une perte de bien-être aux travailleurs. Les coûts de démarrage endurés par les nouveaux entrepreneurs, réduisent l'impact de la taxe de licenciement sur les transitions vers l'entrepreneuriat.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : entrepreneuriat, choix occupationnel, habiletés, risque, couts de démarrage d’entreprise, contraintes d’emprunt, richesse, concurrence bancaire, marché boursier, capital informe, prêt relationnel, taxe de licenciement