Georges Canguilhem et l'école française de l'activité : juger, agir (1926-1939)

Roth, Xavier (2010). « Georges Canguilhem et l'école française de l'activité : juger, agir (1926-1939) » Thèse. Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Doctorat en philosophie.

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Résumé

Disciple de Gaston Bachelard et maître de Michel Foucault, Georges Canguilhem (1904-1995) est connu à juste titre pour sa philosophie de la vie, articulée autour des notions de normes et de santé. Mais quand on retrace son itinéraire encore largement méconnu, on s'aperçoit que cette philosophie des normes est apparue assez tardivement chez Canguilhem, avec la publication, en 1943, de son œuvre maîtresse : l'Essai sur quelques problème concernant le normal et la pathologique. Le philosophe a alors 41 ans. Or, cette rencontre avec la vie au sens biologique est tout à fait étonnante. Car jusqu’au milieu des années 1930, Canguilhem est resté fidèle au courant qui a dominé l'enseignement philosophique sous la 3ème République. Il s'agit de la philosophie réflexive, dont les principaux représentants sont Jules Lachelier (1832-1918), Jules Lagneau (1851-1894), et Alain (1868-1951), le maître de jeunesse de Canguilhem. Opérant une synthèse entre Descartes et Kant sur la question du Je pense, la démarche réflexive est une philosophie du jugement et des valeurs dont l'objectif est de révéler, à la base de l'expérience phénoménale, l'activité par laquelle l'esprit ordonne et norme un divers d'impressions. J'ai donc nommé « Ecole française de l'activité » cette lignée de philosophes d'inspiration kantienne qui considère que le point de départ de toute position philosophique réside dans cette activité essentielle de l'entendement qu'est le jugement. On remarquera cependant que cette philosophie intellectualiste est très éloignée de la position défendue par Canguilhem dans l’Essai de 1943. C'est pourquoi, après avoir retracé cette filiation inattendue et surprenante de Canguilhem avec le courant réflexif (première partie de la thèse), tout l'enjeu était ensuite de comprendre ce passage énigmatique d'une philosophie où c'est l'esprit qui est puissance de valorisation (philosophie réflexive), à une philosophie où c'est la vie qui est entendue comme position de valeurs. Dans la deuxième partie de ma thèse, j'ai défendu l'idée que c'est l'intérêt croissant de Canguilhem pour l'agir technique qui a conduit le philosophe à remettre en cause le paradigme réflexif fondé sur la toute puissance du jugement. Car la technique, à la différence de la science, doit répondre dans l'urgence à des besoins vitaux qui ne peuvent pas attendre les longues chaînes déductives de la science. Le technicien est autrement dit contraint de se déterminer sans qu'il puisse juger selon les exigences normatives de la méthode analytique. Cette faculté du technicien à anticiper sur le jugement de connaissance, Canguilhem la renvoie à un « pouvoir original » qui s'enracine dans les « exigences du vivant ». ___________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Canguilhem, Georges (1904-1995), Alain (1868-1951), Philosophie de l'action, perception, technique, travail, valeur.

Type: Thèse ou essai doctoral accepté
Informations complémentaires: La thèse a été numérisée telle que transmise par l'auteur.
Directeur de thèse: Marion, Mathieu
Mots-clés ou Sujets: Alain, 1868-1951 / Canguilhem, Georges, 1904-1995 / Philosophie de l'action / Jugement (Morale) / Perception (Philosophie) / Philosophie / Technique / Valeur (Philosophie)
Unité d'appartenance: Faculté des sciences humaines > Département de philosophie
Déposé par: Service des bibliothèques
Date de dépôt: 28 mars 2018 13:44
Dernière modification: 28 mars 2018 13:44
Adresse URL : http://archipel.uqam.ca/id/eprint/11114

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