Martin, Mélanie
(2014).
« L'abri comme construction pour explorer les comportements humains dans une pratique d'installation » Mémoire.
Montréal, Québec, Université du Québec à Montréal, Maîtrise en arts visuels et médiatiques.
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Résumé
Au cours de ma recherche à l'UQAM, je me suis donné comme objectif d'explorer différentes façons d'exposer des abris construits en réponse à certains lieux architecturaux comme l'appartement, l'atelier et la salle d'exposition. La construction d'un abri dans une zone d’intériorité me permet d'aborder le refuge à la fois comme lieu sécuritaire, et inconfortable. Pour souligner le contraste entre ces intentions paradoxales, je choisis des matériaux en apparence solides et réconfortants comme le carton ondulé, dont le caractère éphémère expose pourtant la fragilité du stratagème et des défenses qui sont mis en place. Les murs agissent comme des écrans qui protègent et emprisonnent le sujet. J'observe de quelle façon nos croyances personnelles et les exigences sociales influencent notre utilisation de l'espace et notre relation aux autres. Lors de l'élaboration de ces refuges, j'emploie des procédés inspirés de l’architecture militaire pour transposer des mécanismes de défense dans des lieux clos et donner au spectateur le sentiment d'être protégé. Ces abris me permettent d'établir mon besoin d'isolement et de le comparer à celui des visiteurs, tout en étant à l'écoute de leur réaction vis-à-vis de l'œuvre. Des stratagèmes d'éclairage, de choix de matériaux et d'énoncés impératif me permettent de diriger les pas et les pensées, sans toutefois les contrôler, dans une quête de ravissement tant pour l’artiste que pour le spectateur. Ce mémoire accompagne l’installation Can I Stop Being Worried Now? présentée à la Galerie de l'UQAM. Il relate chronologiquement mon processus de création tout au long de cette recherche. Dans le chapitre I, je reviens sur le projet Conduites, qui a soulevé plusieurs des questions qui animent cette recherche. Dans les chapitres suivants, j'expose les contrastes et les tensions que j'entretiens dans mon travail : le sentiment ambigu que j'éprouve envers ceux qui partagent mon espace, les stratégies matérielles et perceptuelles que j’utilise pour construire mes refuges et tenir à distance le visiteur, ainsi que plusieurs archétypes visibles dans mes œuvres (le cheval, le sous-marin, la grotte, le bunker, l'ermite). Au cours du dernier chapitre, j'aborde, à travers mon projet final, les caractéristiques des installations immersives et la place particulière du visiteur dans celle-ci.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : installation, abri, expérience immersive, grotte, empathie, construction architecturale, comportement humain.