Bergeron, Louise Caroline
(2012).
« La conscience est dans l'arbre : un modèle arborescent transposé à la conscience immédiate et sa temporalité » Mémoire.
Montréal (Québec), Université du Québec à Montréal, Maîtrise en philosophie.
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Résumé
Le temps et conscience sont deux aspects indissociables de l'expérience qu'on fait du monde : la conscience temporalise le monde perçu et le monde ne peut être appréhendé hors de la conscience, donc hors de la temporalité par laquelle elle le perçoit. Dans une posture naturaliste interdisciplinaire - située en philosophie mais articulant des apports des neurosciences, de la psychologie humaniste et de la philosophie de l'esprit-, avec des exigences amenées de l'épistémologie féministe, nous allons présenter un modèle de la temporalité à la base de l'expérience consciente humaine. Nous commençons par une clarification conceptuelle des mots 'temps' et 'conscience'. En examinant leurs manifestations à chaque échelle du monde, nous allons préciser les conceptualisations spécifiques, aveille et temporalité, qui nous serviront dans ce travail. La temporalité se compose à partir de l'interaction du cerveau et du monde, à l'interface de la pensée, du corps et de l'environnement. Le niveau qu'on identifie comme l'irréductible premier palier de la conscience qu'une personne a d'elle-même et de son environnement est l'awareness, pour lequel nous proposons une traduction par un néologisme, aveille. Pour articuler et intégrer en un schème théorique les apports neurologiques à la définition de l'aveille que nous voulons fonder en science, nous préférons le cadre· théorique des Many Minds (MM) de Robert Ornstein à celui des Multiple Drafts (MD) de Daniel Dennett. Nous voyons notamment en quoi l'instant convient comme représentation formelle de la composition élémentaire de l'expérience du temps formée dans le cerveau, telle que nous la révèle des observations et expériences faites en neurosciences. Pour résoudre l'apparent paradoxe continu-discontinu dans la composition de l'aveille, nous faisons appel à la métaphore d'un film dans la tête, présentée par Christof Koch. Après avoir passé en revue les résultats de recherches, nous allons examiner l'homomorphisme posé entre l'univers, décrit par le modèle de McCall, et l'aveille, telle que nous la conceptualisons. Cet homomorphisme servira de base à notre transposition du modèle, qui remplacera son référent ontologique : du continuum spatio-temporel vers l'aveille/temporalité. Cette transposition nous amène à réinterpréter les segments temporels du modèle, correspondant maintenant à la temporalité fondamentale de la conscience humaine.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : conscience, expérience, aveille, temps, temporalité, arborescence, modélisation, Storrs McCall, homomorphisme, interdisciplinarité, humaniste (psychologie), soi, ipséité, Ricoeur, Gestalt, épistémologie, féministe (épistémologie), Robert Ornstein, mindfulness