Croisetière, Philippe
(2021).
« Le trouble obsessionnel compulsif : polysémie langagière du symptôme ou classification diagnostique?(historique de la double filiation épistémologique dans l'approche et le traitement de l'obsessionnalité) » Thèse.
Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Doctorat en psychologie (Essai doctoral).
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Résumé
Cet essai théorico-clinique s’attache à restituer aux symptômes du TOC leur dimension proto-langagière sous-jacente, et la complexité de l’expression de détresse qui s’y révèle, dans le contexte actuel d’une psychiatrie objectivante dominante caractérisée par la négation d’une quelconque valeur infra-narrative subjective qui pourrait être conférée au symptôme psychopathologique, quel qu’il soit. Partant de ses premiers balbutiements à la fin du XVIIIe siècle, nous nous intéresserons à la double origine, et la double filiation de la pensée médico-psychiatrique, ainsi qu’au débat interne concernant le statut théorico-clinique conféré aux symptômes obsessionnels. À la lumière d’une relecture d’illustrations cliniques emblématiques telles que «l’Homme aux Rats», nous verrons que la psychanalyse va rompre avec la pensée des aliénistes du XIXe siècle en montrant que les symptômes obsessionnels représentent une tentative en impasse d’autonarrativité. Leur compréhension phénoménologico-heuristique, de même que leurs contenus idéo-affectifs seront dès lors placés au service de l’herméneutique. À partir des années 1950, en marge d’une expansion de la pensée psychanalytique à des problématiques psychiques autres que celles des psychonévroses, la lecture du symptôme obsessionnel va se complexifier. Au-delà du principe du plaisir, et du conflit entre désir et interdit, nous verrons que le symptôme obsessionnel peut se déployer dans un large spectre de configurations psychiques, dont les fonctionnements psychotiques, où il agit en tant que «prothèse psychique», en luttant contre une menace d’effondrement du Moi. Aujourd’hui, l’obsessionnalité est conçue en psychanalyse comme un syndrome complexe et condensé aux significations nosologiques polymorphes et polysémiques. Nous soutenons qu’elle exige, de la part du clinicien, une écoute sensible et suffisamment régressive pour pouvoir atteindre dans son propre fonctionnement interne certains éléments primaires d’identification avec le patient, ce que nous illustrerons par l’entremise de deux cas cliniques. Nous montrerons qu’afin de mieux accéder à la forme de détresse psychique qu’ils révèlent, le clinicien doit être attentif à l’ancrage sensoriel des pensées obsédantes et des actes compulsifs du patient, et à leur portée associative. Nous conclurons cet essai en revenant sur le divorce entre psychanalyse et psychiatrie objectivante. Nous soulèverons la question des effets, sur la compréhension contemporaine de la maladie mentale et des troubles mentaux, d’une conception empirico-clinique ayant pour effet de gommer la profondeur sémantique des troubles observés.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : trouble obsessionnel-compulsif (TOC), obsessions, actes compulsifs, psychanalyse, psychiatrie, confrontation épistémologique, symptôme, polysémie, profondeur sémantique, écoute clinique
| Type: |
Thèse ou essai doctoral accepté
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| Informations complémentaires: |
Fichier numérique reçu et enrichi en format PDF/A. |
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Directeur de thèse: |
Lasvergnas, Isabelle |
| Mots-clés ou Sujets: |
Névroses obsessionnelles / Signes et symptômes / Psychiatrie / Psychanalyse |
| Unité d'appartenance: |
Faculté des sciences humaines > Département de psychologie |
| Déposé par: |
Service des bibliothèques
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| Date de dépôt: |
07 mars 2022 15:53 |
| Dernière modification: |
22 nov. 2022 16:21 |
| Adresse URL : |
http://archipel.uqam.ca/id/eprint/15233 |
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