La dynamique des facteurs psychosociaux du sentiment d'insécurité en milieu urbain

Paquin, Sophie (2006). « La dynamique des facteurs psychosociaux du sentiment d'insécurité en milieu urbain » Thèse. Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Doctorat en études urbaines.

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Résumé

Cette recherche étudie le sentiment d'insécurité en milieu urbain. Le questionnement spécifique porte sur le processus d'évaluation personnelle du risque en milieu urbain qui conduit au sentiment d'insécurité. Un volet de la recherche porte aussi sur les pratiques d'intervention en prévention du crime au Québec, essentiellement celles qui misent sur le partenariat comme mode de fonctionnement. Une méthodologie qualitative a été utilisée et des entrevues auprès de 51 travailleuses et travailleurs se déplaçant quotidiennement dans les lieux publics pour leur travail ont été effectuées dans deux territoires montréalais : le centre-ville Est et Pointe-aux-Trembles. Une autre série d'entrevues a été effectuée auprès d'experts-praticiens de la prévention du crime et de l'insécurité urbaine au Québec. Les données sont interprétées à l'aide d'une perspective théorique multidisciplinaire. Cette recherche montre que les facteurs d'insécurité de l'environnement physique et social des lieux publics présentent de nombreuses similarités, quel que soit le territoire d'étude. Ces facteurs d'insécurité proviennent principalement des usagers et des interactions sociales, effectuées dans un cadre bâti qui peut favoriser l'insécurité (tels que le manque de visibilité et les fonctions urbaines industrielles et récréatives). Toutefois, malgré ces ressemblances, le poids accordé à ces facteurs d'insécurité varie. Ainsi, dans le centre de la ville, l'insécurité est surtout liée à des facteurs sociaux, alors que ce sont davantage les carences du bâti qui en provoquent l'émergence en banlieue. L'homogénéité de la population et la possibilité d'obtenir de l'aide ne seraient pas étrangères à ce constat. Ces facteurs d'insécurité sont habituellement interprétés par un processus d'évaluation personnelle du risque. Ce processus mental d'évaluation permet aux individus, suite à un indice d'alerte, d'analyser l'environnement global d'un espace public urbain et d'estimer le risque d'être victime d'un acte agressif. Cette évaluation personnelle du risque (ÉPR) s'effectue grâce à un « patron d'organisation de l'information sur l'environnement externe ». Il comprend trois pôles : la disponibilité de l'aide et la présence de témoins; les caractéristiques du milieu bâti; les protagonistes et les interactions sociales auxquelles s'ajoutent les variables personnelles de l'individu de même que le contexte culturel et social. Cette ÉPR permet de comprendre l'articulation dynamique des facteurs sociaux, urbanistiques et personnels qui sont l'objet d'une évaluation personnelle du risque lorsqu'ils sont présents dans l'espace public. À un niveau plus appliqué, l'insécurité urbaine est un phénomène multidimensionnel qui est l'objet d'interventions publiques et communautaires dans les villes. De plus en plus, le partenariat comme mode d'action collective constitue l'approche choisie dans la coproduction de la sécurité urbaine par les acteurs institutionnels et la société civile. Notre enquête auprès d'experts québécois montre que le partenariat intersectoriel comporte de nombreux avantages, mais constitue un fonctionnement complexe. Les actions en partenariat impliquent des négociations entre les organisations associées pour arriver à des consensus, car dans le partenariat, le leadership est partagé entre les partenaires. De plus, le manque de temps, les cultures organisationnelles difficiles à concilier et la précarité financière des organismes nuisent au partenariat. Finalement, le manque d'imputabilité des regroupements partenariaux constitue un défi important qui devrait recevoir plus d'attention. Malgré tout, le partenariat en prévention du crime et de l'insécurité urbaine va continuer à se développer dans les années à venir, même s'il constitue un exercice de gouvernance exigeant. L'évaluation personnelle du risque, la disponibilité de l'aide locale, et les ressources de l'environnement urbain pouvant être mobilisées pour la sécurité des personnes constituent des conclusions intéressantes de cette recherche. Elles pourront contribuer à de nouveaux programmes de prévention de l'insécurité qui seront réalisés... en partenariat intersectoriel. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Insécurité urbaine, aménagement urbain, partenariat intersectoriel, évaluation du risque, recherche multidisciplinaire

Type: Thèse ou essai doctoral accepté
Informations complémentaires: La thèse a été numérisée telle que transmise par l'auteur.
Directeur de thèse: Guay, Pierre-Yves
Mots-clés ou Sujets: Évaluation des risques / Insécurité / Lieu public / Milieu urbain / Sécurité urbaine / Montréal (Québec)
Unité d'appartenance: École des sciences de la gestion > Département d'études urbaines et touristiques
Déposé par: Service des bibliothèques
Date de dépôt: 18 sept. 2017 10:45
Dernière modification: 18 sept. 2017 10:45
Adresse URL : http://archipel.uqam.ca/id/eprint/9995

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