Roy, Julie
(2002).
« Stratégies épistolaires et écritures féminines : les canadiennes à la conquête des lettres (1639-1839) » Thèse.
Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Doctorat en études littéraires.
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Résumé
L'histoire littéraire québécoise de la période qui va de l'arrivée des premières missionnaires féminines en 1639 jusqu'au mitan du XIXe siècle intègre peu de femmes et la première Canadienne à obtenir le label d'écrivaille est la romancière Laure Conan à la toute fin du XIXe siècle. Cette sorte d'immaculée conception nous apparaissait idéaliste et nos recherches ont consisté à remonter en amont et à chercher dans les archives et les premiers journaux des documents témoignant d'une tradition d'écriture féminine, d'une « filliation » au sens ou l'entend Lori Saint-Martin (1992). À partir d'un corpus inédit ou méconnu d'écrits féminins, nous proposons une lecture de la pratique scripturaire au féminin et de ses conditions d'émergence au Québec. Dans le premier chapitre, nous cernons d'abord les motifs qui ont présidé à l'évacuation de l'écriture au féminin avant le XXe siècle. L'analyse de la logique, de la valeur et de la portée des discours historiographiques, autant traditionnels que féministes, nécessite dans un second temps l'observation du genre épistolaire afin de cerner les enjeux de son utilisation massive par les femmes. L'examen de son évolution, de la lettre savante à la lettre familière, l'étude du monopole attribué aux femmes sur la pratique épistolaire et l'analyse des spécificités de la lettre permettent ensuite de dégager les contraintes que ce genre a imposé aux femmes ainsi que les possibilités qu'il leur a offert pour se tailler une place dans l'univers de l'écriture. Dans le second chapitre, nous examinons un ensemble de textes manuscrits, des premières manifestations épistolaires recensées chez les missionnaires du XVIIe siècle aux correspondances des Canadiennes du milieu du XIXe siècle. En plus de dresser une sorte de panorama de la pratique scripturaire des femmes, il s'agit plus spécifiquement d'observer comment la pratique épistolaire et l'hybridité du genre a permis à ces femmes de diverses époques de faire de la lettre un authentique laboratoire d'écriture et d'utiliser les réseaux épistolaires comme des créneaux leur permettant d'accéder à la sphère lettrée. Le troisième et dernier chapitre, propose une entrée dans la sphère publique par le relais de la production périodique. Il consiste dans un premier temps à présenter le corpus des écrits signés sous pseudonyme féminin dans la presse québécoise de 1764 à 1839 en tenant compte des thèmes utilisés. Dans un second temps, l'analyse vise à cerner les caractéristiques de l'épistolière de la presse. Quelles sont les particularités de sa représentation identitaire sur les plans textuel et thématique? Quels sont les effets de l'épistolarité propre à ces textes sur la spécificité de l'écriture au féminin? Quels enjeux se dégagent de cette représentation pour la reconnaissance des femmes dans la sphère lettrée?
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Épistolaire, histoire littéraire, écriture au féminin, histoire des femmes, genre littéraire, presse périodique.
Type: |
Thèse ou essai doctoral accepté
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Informations complémentaires: |
La thèse a été numérisée telle que transmise par l'auteur. |
Directeur de thèse: |
Andrès, Bernard |
Mots-clés ou Sujets: |
Genre épistolaire / Écriture féminine / Femme / Presse / Correspondance / Histoire littéraire / Littérature québécoise / Québec (Province) |
Unité d'appartenance: |
Faculté des arts > Département d'études littéraires |
Déposé par: |
Service des bibliothèques
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Date de dépôt: |
05 juill. 2017 15:08 |
Dernière modification: |
05 juill. 2017 15:08 |
Adresse URL : |
http://archipel.uqam.ca/id/eprint/9887 |