Bordeleau-Pitre, Émile
(2016).
« Écrire contre les murs : poétique de l'internat dans Le Rivage des Syrtes de Julien Gracq » Mémoire.
Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Maîtrise en études littéraires.
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Résumé
L'œuvre narrative de Julien Gracq est marquée par une structure singulière que nous pourrions qualifier de poétique de l'internat. Celle-ci se manifeste dans les récits à travers l'élaboration d'une dialectique fondamentale à la fiction gracquienne : l'écriture, tiraillée par un désir de franchir un interdit, se trouve systématiquement contrainte, empêchée; la transgression agit donc à la fois comme moteur et comme frein à l'acte de raconter. Il n'est, au fond, pas possible d'écrire chez Gracq ce qui existe de l'autre côté des murs – même si cela constitue pourtant le prétexte au mouvement de l'écriture. Comment se déploie, dans le cadre d'une fiction spécifique, cette poétique de l'internat propre à Julien Gracq? C'est ce que notre travail propose d'explorer avec une analyse détaillée de son roman le plus connu, Le Rivage des Syrtes. Pour ce faire, un détour par deux autres textes de Gracq, « Lautréamont toujours » et La Forme d'une ville, s'impose. Ceux-ci exposent le rapport que Julien Gracq voit entre l'expérience de l'internat et l'écriture, que ce soit dans son œuvre ou dans celle d'écrivains de prédilection. De quelle manière peut-on lire la transcription de cette expérience au sein du Rivage des Syrtes? Nous avons circonscrit trois aspects du récit où se manifeste la poétique de l'internat : la visibilité, qui met en scène un combat entre le regard disciplinaire et la vision séditieuse; l'écriture, mise à mal par une oralité désirable venue tout droit de la contrée ennemie du Farghestan; et l'initiation du jeune homme, partagée entre le militarisme du masculin et le désir du féminin. Toujours l'auteur écrit-il l'obsession d'un ailleurs, d'un inconnu libéré des contraintes traditionnelles; se trame cependant dans l'œuvre de Gracq une impossibilité de la révolte. Ce qui sort victorieux dans Le Rivage des Syrtes, c'est finalement le conservatisme initial que la narration aura essayé, par des moyens variés, d'abattre. De là tout le paradoxe : écrire contre les murs, c'est à la fois tenter la sédition et reconnaître que ces mêmes murs représentent la surface nécessaire à l'écriture.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Julien Gracq, Le Rivage des Syrtes, 20e siècle, littérature française, poétique de l'internat, interdit, transgression.
Type: |
Mémoire accepté
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Informations complémentaires: |
Le mémoire a été numérisé tel que transmis par l'auteur. |
Directeur de thèse: |
Cnockaert, Véronique |
Mots-clés ou Sujets: |
Julien Gracq / Le rivage des Syrtes / Transgression dans la littérature / Internats dans la littérature |
Unité d'appartenance: |
Faculté des arts > Département d'études littéraires |
Déposé par: |
Service des bibliothèques
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Date de dépôt: |
05 sept. 2017 08:56 |
Dernière modification: |
05 sept. 2017 08:56 |
Adresse URL : |
http://archipel.uqam.ca/id/eprint/9862 |