Bédard, Karine
(2016).
« Biais d'auto-évaluation de compétence sociale, perception du soutien social et difficultés d'adaptation psychosociale à l'adolescence » Thèse.
Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Doctorat en psychologie (Essai doctoral).
Fichier(s) associé(s) à ce document :
Résumé
Nombre d'études ont montré que la présence d'un biais d'auto-évaluation négatif de sa compétence sociale nuit au bon fonctionnement social des jeunes. En effet, même bien acceptés et appréciés des autres, ceux qui croient le contraire éprouvent de l'anxiété dans les situations sociales, rapportent des attitudes nuisibles à leur intégration comme la timidité, le retrait ou l'évitement social (Cillessen & Bellmore, 2004) et sont plus sujets à éprouver des symptômes dépressifs (Brendgen, Vitaro, Turgeon, Poulin, & Wanner, 2002). L'adaptation psychosociale de ces jeunes serait aussi influencée par leur perception du soutien reçu des personnes significatives dans leur entourage (Harter, 1999). Cet essai propose d'explorer, chez des jeunes à l'adolescence, le rôle de leur perception du soutien de leurs parents et leurs pairs dans la relation entre leur biais d'auto-évaluation de leur compétence sociale d'une part, et leurs symptômes dépressifs, leur anxiété sociale et leur évitement social d'autre part. Le premier objectif vise à examiner les liens entre le biais d'auto-évaluation de sa compétence sociale et l'adaptation psychosociale telle que révélée par la présence de symptômes dépressifs, d'anxiété sociale et d'évitement social. Le second objectif vise à examiner les liens entre le biais d'auto-évaluation de sa compétence sociale et la perception du soutien social des parents et des pairs. Finalement, l'examen du rôle médiateur de la perception du soutien des parents et des pairs dans la relation entre le biais d'auto-évaluation de sa compétence sociale et l'adaptation psychosociale constitue le troisième objectif. 544 (270 filles) adolescents (âge moyen = 15 ans, 1 mois) de la région de Grenoble (France) forment l'échantillon de cette étude. Ils ont été rencontrés durant les heures régulières de classe pour remplir un questionnaire sur leurs perceptions de compétence sociale, leur perception du soutien social reçu de leurs parents et de leurs pairs, leurs symptômes dépressifs, leur anxiété sociale et leur évitement social. En outre, une échelle de classement sociométrique (Asher & Dodge, 1986) a été utilisée pour évaluer le degré d'acceptation et d'intégration sociale de chacun des élèves tel qu'évalué par leurs camarades de classe. Pour ce faire, sur une liste présentant les noms de tous les élèves de la classe participant à l'étude, les jeunes ont indiqué sur une échelle de 1 (pas du tout) à 5 (beaucoup) à quel point ils aimaient jouer ou travailler avec chacun de leurs camarades. La mesure du biais d'auto-évaluation de sa compétence sociale reposait sur la mise en correspondance de la perception que l'adolescent rapportait de sa compétence sociale et de la mesure sociométrique complétée par ses camarades de classe signalant son degré de popularité comme partenaire d'activités sociales. Les résultats indiquent que plus leur biais d'auto-évaluation de compétence sociale est négatif, plus les jeunes rapportent de symptômes dépressifs, de l'anxiété sociale et de l'évitement social. Ils indiquent aussi que le biais d'auto-évaluation de compétence sociale est plus fortement corrélé à la perception du soutien des pairs qu'à celle du soutien des parents. En lien avec le dernier objectif, les résultats révèlent que la perception du soutien parental agit comme un médiateur partiel dans la relation entre le biais d'auto-évaluation de compétence sociale et les symptômes dépressifs, mais seulement chez les garçons. Aucun cas de médiation de la perception du soutien parental n'est observé chez les filles. Cependant, chez ces dernières, la perception du soutien des pairs est un médiateur partiel de la relation entre leur biais d'autoévaluation de compétence sociale d'une part et les symptômes dépressifs, l'anxiété sociale et l'évitement social d'autre part. L'effet médiateur de la perception du soutien des pairs n'est trouvé chez les garçons que pour l'évitement social. Pris dans leur ensemble, ces résultats suggèrent que la perception du soutien des pairs est un facteur de protection contre les effets délétères d'une moins bonne perception de compétence sociale, mais que ceci est particulièrement important chez les filles. L'ensemble des résultats de cette étude amène à réfléchir sur la façon dont les parents et les pairs peuvent favoriser l'adaptation psychosociale des jeunes à l'adolescence, particulièrement lorsqu'ils présentent un biais négatif d'auto-évaluation de leur compétence sociale.
______________________________________________________________________________
MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Perception de compétence, biais d'auto-évaluation de compétence sociale, soutien des parents, soutien des pairs, adaptation psychosociale, symptômes dépressifs, évitement social, anxiété sociale, adolescence.
Type: |
Thèse ou essai doctoral accepté
|
Informations complémentaires: |
L'essai a été numérisé tel que transmis par l'auteur. |
Directeur de thèse: |
Bouffard-Bouchard, Thérèse |
Mots-clés ou Sujets: |
Adolescence / Autoefficacité / Habiletés sociales / Adaptation (Psychologie) chez l'adolescent / Adolescents -- Réseaux sociaux |
Unité d'appartenance: |
Faculté des sciences humaines > Département de psychologie |
Déposé par: |
Service des bibliothèques
|
Date de dépôt: |
06 avr. 2017 14:02 |
Dernière modification: |
21 nov. 2022 16:08 |
Adresse URL : |
http://archipel.uqam.ca/id/eprint/9540 |