De la cosmogonie à la science-fiction : des mythes fondateurs de cultures archaïques et modernes

Otis, Fanny (2007). « De la cosmogonie à la science-fiction : des mythes fondateurs de cultures archaïques et modernes » Mémoire. Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Maîtrise en communication.

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Résumé

En quoi le mythe peut-il être communicationnel? Cet essai entend y répondre au regard de ses composantes psychiques, culturelles et sociales. Il cherche à revisiter le mythe en posant un regard prismatique, pluridisciplinaire et transdisciplinaire sur ce qui constitue un des tout premiers récits de l'humanité. Et si le mythe entretient des filiations – tant psychiques que sociohistoriques – avec différents types d'imaginaires, il en découle une parenté avec d'autres types de récits. Du mythe au roman, imaginaires et récits se côtoient et s'emboîtent à bien des égards depuis le récit fabuleux jusqu'au roman moderne. À travers eux seront examinés les différents médias et moyens de communication par lesquels il est véhiculé : oralité, livres, médias naissants, magazines, etc. Dans son ensemble, De la cosmogonie à la science-fiction envisage le mythe par l'entremise de trois cultures et sociétés différentes : africaine des Dogons et leur culte des ancêtres, la culture de masse et la société du spectacle et des loisirs, au fondement littéraire, médiatique et industriel, enfin la culture et la société techno-scientifique ayant pour assise le mythe de la science-fiction. L'acception moderne du mythe se dévoile ici comme une histoire marquée au sceau du paradoxe concevable à la fois comme une histoire fausse et mystifiante et comme une histoire vraie hautement symbolique et sacrée. Pourtant si le mythe fonde toute culture et toute société, il doit aussi fonder nos sociétés modernes, à la différence qu'il se retrouve peut-être traduit dans le roman. Or, au début du XIXe siècle, le roman moderne issu de l'essor de l'imprimerie tend à démocratiser la culture littéraire pour les classes populaires. Dès lors, il se retrouve à la base même de notre culture de masse dans ce que Edgar Morin nomme la paléoculture de masse. Les thèmes de ces romans populaires et bourgeois seront repris dans un esprit de formatage médiatique dans le roman-feuilleton. Celui-ci va connaître – grâce à la presse écrite – une popularité grandissante et ses thèmes seront redistribués par la télévision, le cinéma, la radio. Ces médias naissants vont dès lors connaître une double industrialisation, technique et médiatique-imaginaire, d'une vaste envergure, à partir de ce que l'on nomme communément les mass-médias. Par leur médiation, se structure notre société du spectacle et des loisirs, venue semble-t-il remplacer nos fêtes traditionnelles. Se substituant ainsi à la culture folklorique, la culture de masse devient pourvoyeuse des grands mythes de notre modernité, initiant ainsi « l'ère des grandes communications de masse » et son idéologie du bonheur. Cette idéologie va cependant décliner à partir des années 60 laissant plutôt la place au désenchantement. De cette déception sociétale émerge une autre culture et une autre société, cette fois techno-scientifique. Le passage, au début du XXe siècle, d'une pensée religieuse à une pensée rationnelle, doublée d'une industrialisation sans précédent, expliquent peut-être son apparition. Si tel est le cas, le mythe qui la fonde paraît bien être la science-fiction. Issue à la fois du roman d'anticipation européen et des périodiques de la culture de masse américaine, la science-fiction serait selon l'anthropologue Louis-Vincent Thomas, un des mythes majeurs de notre modernité. Par conséquent, comme le stipule l'anthropologue Marika Moisseff, la science-fiction doit être abordée comme un corpus mythologique total correspondant à l'ère occidentale moderne dont elle est issue. Et si elle permet une incursion au cœur même de l'histoire moderne occidentale, elle dévoile aussi l'inconscient collectif qui la spécifie. L'imaginaire pulsionnel et fantasmatique, l'imaginaire du monde des images qui se donnent à voir et l'imaginaire idéel sont trois types d'imaginaire distincts permettant une analyse des symptômes sociétaux qu'elle recèle. Ces imaginaires peuvent aussi s'insinuer dans le champ même des sciences, notamment des neurosciences et de l'intelligence artificielle. À ceci près que le mythe, lisible à travers elles, se constitue à partir d'un fantasme hyper rationnel que l'on tend facilement à confondre avec une explication scientifique. Lors même que la rationalité essaie d'en découdre avec le mythe, reste à découvrir qu'elle est peut-être un mythe rénové qui tend à remplacer les humanités, sinon à les faire disparaître. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : mythe, imaginaire, culture, société.

Type: Mémoire accepté
Informations complémentaires: Le mémoire a été numérisé tel que transmis par l'auteur.
Directeur de thèse: Des Aulniers, Luce
Mots-clés ou Sujets: Mythe / Imaginaire / Société / Culture populaire / Science-fiction / Cosmogonie (Mythologie)
Unité d'appartenance: Faculté de communication
Déposé par: Service des bibliothèques
Date de dépôt: 18 nov. 2016 18:56
Dernière modification: 18 nov. 2016 18:56
Adresse URL : http://archipel.uqam.ca/id/eprint/9097

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