Pellerin, Stéphanie; Larocque, Marie et Lavoie, Martin
(2007).
Rôle hydrologique et écologique régional de la tourbière de Covey hill.
Université du Québec à Montréal; Université de Montréal; Université Laval, Montréal, 63 p.
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Résumé
La colline de Covey qui constitue une vaste zone de recharge pour l’aquifère régional se
distingue par l’abondance et de la diversité des milieux naturels qu’elle abrite. Ces milieux se
caractérisent, entre autres, par la présence de plusieurs ruisseaux et sources qui servent d’habitats
à deux espèces de salamandres rares. L’alimentation en eau de ces sources est en partie assurée
par la présence d’une tourbière naturelle située au sommet de la colline. Les principaux objectifs
du projet étaient d’étudier la dynamique hydrologique et écologique passée et actuelle de la
tourbière et de mettre en place un réseau d’instruments qui permettra l’étude de son
fonctionnement futur. Les objectifs spécifiques du projet étaient 1) de caractériser les échanges
hydriques entre la tourbière et le reste de la colline, 2) d’établir le bilan hydrique de la tourbière,
3) de déterminer les composantes de la tourbière les plus sensibles aux perturbations,
4) d’identifier les communautés végétales présentes et de reconstituer leur évolution dans le
temps, et 5) d’identifier les variables environnementales expliquant la répartition spatiale et la
composition des communautés végétales. Le projet a été réalisé en trois volets : hydrologie,
écologie végétale et paléoécologie. Le bilan hydrique de la tourbière indique que l’apport d’eau
provient de l’aquifère environnant (52-70 %) et des précipitations (30-48 %). Les sorties se font
par évapotranspiration (38-44 %) et par les ruisseaux exutoires (56-62 %). La contribution de la
tourbière à l’hydrologie de la colline provient principalement de l’écoulement dans la couche de
surface (acrotelme) des dépôts tourbeux qui, grâce à sa conductivité hydraulique plus élevée,
contribue à l’écoulement vers les ruisseaux exutoires. Les inventaires floristiques ont permis de
démontrer le haut niveau d’intégrité écologique de la végétation de la tourbière et d’identifier
cinq communautés végétales distinctes, dont trois d’appartenance ombrotrophe. Les principales
variables environnementales responsables de la composition des communautés végétales sont : la
distance à la bordure, le pourcentage d’eau libre, le niveau de la nappe phréatique et le pH de
l’eau. Les communautés ombrotrophes semblent les plus sensibles aux perturbations et
notamment aux changements hydriques. Les analyses paléoécologiques indiquent que la tourbière
date de plus de 12 000 ans. L’accumulation sédimentaire s’est amorcée au sein d’un petit plan
d’eau dans un environnement de toundra arbustive. La tourbière a ensuite évoluée vers des étapes
de tourbière minérotrophe puis ombrotrophe. Un taux d’accumulation sédimentaire lent au cours
de l’Holocène moyen pourrait traduire un climat plus sec à cette époque.