Grandjean, Isabelle
(2016).
« Lentement doucement les jours en allés de notre fureur ; suivi de, Atelier de confection fait main » Mémoire.
Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Maîtrise en études littéraires.
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Résumé
Ce mémoire en création est constitué de deux parties. Dans la première partie, le volet création prend d'abord la forme d'un récit d'une cinquantaine de pages, composé de deux voix : d'abord une voix de l'enfance; ensuite, en alternance avec la première, une voix seconde de l'expérience. La voix première vise à ouvrir le présent. La voix seconde s'emploie à reconstruire l'histoire de l'auteure, le sujet, elle-même internée durant son enfance sur l'initiative de sa mère. Y progresse la vie intime d'une fillette devenant femme. Les deux instances – la première et la deuxième voix – disent « je » dans des moments et des perspectives d'énonciation différents. Dans le croisement des instances s'opère ainsi, progressivement, la constitution en sujet de la jeune femme et la construction de l'adresse : par la transcription du souvenir, le sujet retrouve dans son histoire la possibilité du présent comme actualité de son être. L'articulation de ces deux moments d'énonciation est l'un des principaux enjeux du mémoire. L'adresse, non résolue, constitue le motif central de la forme du récit. Le volet réflexif Atelier de confection fait main, en seconde partie, est un essai composé d'une suite de fragments dont la structure s'appuie sur l'intitulé d'une installation de Louise Bourgeois, I Do, I Undo, and I Redo qui se veut une posture d'écrivain : coudre, découdre et recoudre. Partant du profil de la couturière, les aspects réflexifs de l'acte créateur s'échafaudent en de courts fragments qui se recoupent, se répondent et, à mesure, s'assemblent en un tout. Cette réflexion est développée à partir des questions soulevées par l'écriture de Lentement doucement les jours en allés de notre fureur : l'origine du désir d'écrire, les apprentissages qu'impliquent le travail d'écrire sur soi, les liens du processus créateur avec ceux de l'ouvrage, en particulier la couture, la création littéraire en tant que jeu avec le réel par un mécanisme d'assemblage, en fait une représentation que l'expérience de lecture actualise. Appelé par le jeu du faire, défaire et refaire, l'écrivain aménage un espace spectaculaire afin de pouvoir évoquer les absents, ce qui peine à s'exprimer. En s'appuyant sur l'œuvre de Louise Bourgeois qui définit le rapport à la création comme la toile tissée des traumatismes de l'enfance, le rapport à la création y est abordé à travers les notions de réel, de douleur, de réparation, de figuration et de création de soi. Cet essai tente de démontrer comment, grâce à une corporalité du texte qui permet de signifier la parole comme étant l'ensemble des pans d'un vêtement, le texte une fois assemblé arrive à ouvrir un espace scénique où l'œuvre est vécue non comme un fil à dérouler, mais comme une véritable présence, un personnage à vêtir, dévêtir et revêtir.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : création, enfermement, douleur, ouvrage, Louise Bourgeois, couture, costume.
Type: |
Mémoire accepté
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Informations complémentaires: |
Le mémoire a été numérisé tel que transmis par l'auteur. |
Directeur de thèse: |
Delvaux, Martine |
Mots-clés ou Sujets: |
Création littéraire / Traumatisme psychique dans la littérature / Enfance dans la littérature / Internement (Psychiatrie) / Douleur dans la littérature / Mères et filles dans la littérature / Bourgeois, Louise, 1911-2010 / Couture / Mémoires et thèses de création |
Unité d'appartenance: |
Faculté des arts > Département d'études littéraires |
Déposé par: |
Service des bibliothèques
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Date de dépôt: |
28 juill. 2016 15:53 |
Dernière modification: |
28 juill. 2016 15:53 |
Adresse URL : |
http://archipel.uqam.ca/id/eprint/8735 |