Variations en langue des signes québécoise en contexte discursif chez les aînés sourds

Luna, Stéphanie (2015). « Variations en langue des signes québécoise en contexte discursif chez les aînés sourds » Mémoire. Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Maîtrise en linguistique.

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Résumé

En langue des signes québécoise (LSQ), des différences linguistiques entre les productions de femmes et hommes sourds, ayant été scolarisés par des institutions religieuses distinctes avant 1960, ont été révélées (Dubuisson et Grimard, 2006). Ces variations peuvent être liées à l'exposition de ces sourds à des méthodes éducatives différentes sur le plan des langues des signes utilisées pour l'enseignement (Langue des signes française (LSF) pour les hommes, American sign language (ASL) pour les femmes (Veillette et al., 2005)) ainsi qu'au différent degré d'exposition au français oral également utilisé pour l'enseignement (Perreault, 2006) distinguant le groupe oralisant du groupe signant. Les travaux effectués jusqu'à maintenant sur les différences linguistiques des aînés portent principalement sur le lexique et aucune information n'est disponible sur la syntaxe ou sur d'autres composantes de la langue pouvant avoir été influencées par l'une ou l'autre de ces langues en contact. Sachant que des études descriptives sur chacune des langues révèlent des différences structurelles quant à l'ordre syntaxique (SVO pour l'ASL (Fischer, 1975) et le français (Sorés et Marchello-Nizia, 2005); SOV pour la LSF (Yau, 1993); SOV et OSV pour la LSQ (Bouchard et al., 1995)) et que la présence d'oralisation est fortement liée au degré d'exposition à la langue orale environnante (Plaza-Pust et Morales-López, 2008), la question de recherche de ce mémoire est : des différences grammaticales existent-elles entre le discours LSQ des sourds de groupes de femmes oralisantes, d'hommes oralisants et d'hommes signants? Les objectifs de recherche sont i) de décrire des productions LSQ de ces femmes et hommes sourds et ii) d'analyser deux cas de variation potentielle (ordre syntaxique et oralisation) dans leur production. Pour répondre à cette question, nous analysons un corpus de discours spontané en LSQ issu de 22 aînés sourds âgés de 60 ans et plus. Les résultats de cette recherche montrent que ce contexte de contact linguistique a un impact sur la fréquence de l'oralisation ainsi que sur l'ordre syntaxique dans le discours actuel des signeurs. Les femmes oralisantes montrent une influence du français et de l'ASL avec un fort taux d'oralisations et de propositions avec objet en position finale en opposition aux hommes signants oralisant moins et suivant davantage l'ordre avec verbe en finale. Les hommes oralisants produisent moins d'oralisation que les femmes, mais davantage de propositions avec objet en finale comparativement aux hommes signants. Ce mémoire ouvre donc la porte aux recherches futures en ce qu'il permet de mieux comprendre l'impact des choix didactiques sur la normalisation linguistique, ainsi que l'apport des autres langues sur la structure actuelle de la LSQ. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : langue des signes québécoise, contacts linguistiques, méthodes éducatives institutionnelles, ordre syntaxique, oralisation.

Type: Mémoire accepté
Informations complémentaires: Le mémoire a été numérisé tel que transmis par l'auteur.
Directeur de thèse: Parisot, Anne-Marie
Mots-clés ou Sujets: Langue des signes québécoise -- Variation / Langue des signes québécoise -- Différences entre sexes / Langue des signes québécoise -- Syntaxe / Sourds -- Moyens de communication -- Différences entre sexes / Langues en contact / Personnes âgées sourdes
Unité d'appartenance: Faculté des sciences humaines > Département de linguistique
Déposé par: Service des bibliothèques
Date de dépôt: 13 juin 2016 15:04
Dernière modification: 13 juin 2016 15:04
Adresse URL : http://archipel.uqam.ca/id/eprint/8590

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