Couture, Ulric
(2008).
« Analyse de la participation chinoise aux opérations de maintien de la paix : étude selon le postulat libéral, constructiviste et réaliste » Mémoire.
Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Maîtrise en science politique.
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Résumé
La tentative de certains experts en relations internationales d'analyser la participation chinoise aux opérations de maintien de la paix a relevé de nombreux facteurs pouvant expliquer l'engagement chinois: le développement du commerce, la croissance des capacités de l'État chinois, la crainte que d'autres pays n'améliorent leur position sur la scène internationale à ses dépens, les transformations au niveau des perceptions suscitées par des contacts répétés avec le monde extérieur, les besoins de l'armée populaire de libération pour garantir la sécurité intérieure, et enfin l'existence d'une structure militaire inefficace. L'intention de ce mémoire est d'évaluer la pertinence de plusieurs approches analytiques pour comprendre les raisons qui facilitent ou contraignent la participation chinoise. Compte tenu de l'impossibilité de poursuivre une recherche sur le terrain, il a été décidé d'opter pour une étude critique de plusieurs approches théoriques et d'évaluer leur cohérence interne plutôt que leur capacité explicative. Il a été choisi d'examiner les explications qui ont été avancées pour expliquer la participation chinoise au cours des années 90, jusqu'à l'opération des Nations Unies au Burundi en juin 2004. Trois approches théoriques des relations internationales sont privilégiées dans cette étude : le réalisme, le libéralisme et le constructivisme. Le mémoire avance que les approches libérales permettent de prendre en compte d'importantes dimensions économiques et domestiques et que les approches constructivistes aident à mieux comprendre la dynamique des relations entre la Chine et l'ONU. Cependant, le pouvoir explicatif des approches réalistes semble plus convaincant parce que ces dernières soulignent l'importance de la quête d'avantages et les ambitions de la Chine sur la scène internationale. Il a été tenu compte de la diversité de chacune des approches théoriques, et pour cette raison, une distinction entre courants optimistes et pessimistes à l'intérieur de chacune de ces approches a été opérée. Si l'on s'en tient aux courants optimistes, la participation chinoise est causée par l'interdépendance économique, l'importance des relations avec l'ONU, la transformation de l'identité, l'évolution de la culture stratégique chinoise, la croissance des capacités de l'État ainsi que les ambitions modestes du gouvernement chinois. Par ailleurs, les courants pessimistes croient que les facteurs domestiques, le renforcement de l'identité chinoise, le rejet partiel de l'identité de l'ONU, l'appropriation de gains et la possibilité de confrontation représentent des variables déterminantes pour expliquer le refus du gouvernement chinois à collaborer plus activement. En définitive, le travail présenté ici suggère que les réalistes proposent les réponses les plus cohérentes à la question de recherche. Il n'est pas exclu que des études plus approfondies prenant en compte d'autres facteurs, dans le cadre d'une approche libérale ou constructiviste, puissent remettre en question cette conclusion.