Catalogue raisonné d'architectures outsiders : repères historiques et théoriques accompagnés d'un parcours non exhaustif, au Québec, en France et en Belgique

Lapierre, Katherine (2015). « Catalogue raisonné d'architectures outsiders : repères historiques et théoriques accompagnés d'un parcours non exhaustif, au Québec, en France et en Belgique » Thèse. Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Doctorat en études et pratiques des arts.

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Résumé

Cette thèse analyse certaines caractéristiques majeures d'architectures non conventionnelles, construites sur les bases de l'imaginaire. Nous en avons tenté un premier répertoire, non exhaustif, afin d'évaluer leur potentiel pour la pensée architecturale d'aujourd'hui. C'est sous l'expression architectures outsiders que nous regroupons les exemples documentés. Cette collection d'œuvres est étudiée sous l'angle des folies de l'architecture. Parmi nos découvertes, ce sont le Palais Idéal de Ferdinand Cheval et le Jardin-coquillage de Bedan Litnianski en France, les archisculptures de Richard Greaves au Québec, puis la Tour Eben-Ezer de Robert Garcet en Belgique, qui ont été au centre de nos observations. Notre projet original était de formuler une définition de cette architecture outsider sur la base de ses caractéristiques propres. Son ancrage historique remonte à la Renaissance, lorsque les premières distinctions entre démarches rationnelles et pathologiques ont commencé à imprégner les systèmes de normes et de valeurs de l'époque. L'image de la grotte, entre mythe et raison, est l'un des premiers témoins de cette rupture : la référence au grotesque ouvre bien sûr à l'hybridité des figures, à l'arabesque, au trompe-l'œil, au décor chargé de multiplicité, mais surtout à un élargissement des possibilités d'expression émotive et symbolique qu'ont par la suite partagé les romantiques, les expressionnistes et les surréalistes. À la source des architectures outsiders, on retrouve en effet la capacité de l'architecture à émouvoir. Il devient possible d'envisager l'idéal des recherches expressionnistes, qui visaient à produire un impact émotif et expressif direct de l'architecture sur ses occupants. L'un de nos axes d'investigation a consisté à considérer les avancées de la psychanalyse au sujet des théories esthétiques, notamment avec la publication des livres L'Art chez les fous (1907) par Marcel Réja, et Expressions de la folie (1922) par Hans Prinzhorn. Notons également l'importance inestimable des travaux de Gaston Bachelard, qui a investi les théories de Gustav Jung à partir des caractéristiques de l'espace dans son ouvrage La poétique de l'espace (1958). L'architecture des folies, des fabriques de jardin, celle des CoBrA, puis celle de Jean Dubuffet, nous ont servi de précédents pour interroger la fonction première de l'architecture, en particulier reposer, à la lumière de nos observations, trois questions fondamentales : déterminer si la fonction poétique et symbolique de l'architecture précède la fonction pratique; évaluer dans quelle mesure son essence réside, en ultime analyse, à son enracinement mythologique; définir l'importance de l'habiter dans la détermination architecturale d'une œuvre. Le Répertoire rassemble des exemples significatifs d'architectures de rêves, de mythes et de fantaisies, d'architectures non orthodoxes construites sur la base de l'imaginaire. Tenter de les définir par un ensemble de normes constitue un véritable défi, du fait qu'elles échappent par définition à tout système normatif. Il n'en reste pas moins qu'elles peuvent être reliées entre elles par un système d'invariants, dont peu tiennent à leurs caractéristiques formelles. Nous en avons relevé une dizaine parmi les œuvres du Répertoire : la marque d'un désir de pérennité; leur statut de marqueurs de territoire; l'importance de la fonction mythologique, poétique et symbolique des œuvres; le désir d'invention et de réinvention; le bricolage comme mode d'appropriation de l'espace ou rituel d'installation; le processus empirique qui préside à la construction; la réalisation en autoconstruction; l'importance mineure accordée à l'habitabilité; la perception du temps de la construction; la ségrégation dans des « espaces autres ». La difficulté de classer les architectures outsiders nous a conduits à un exercice d'observation approfondi. S'il n'a pas permis une catégorisation exhaustive, le travail de collecte, de regroupement, de répertoire et de raisonnement qu'il a entrainé nous permet d'affirmer leur potentiel pour la pensée architecturale.

Type: Thèse ou essai doctoral accepté
Informations complémentaires: La thèse a été numérisée telle que transmise par l'auteur.
Directeur de thèse: Reeves, Nicolas
Mots-clés ou Sujets: Architecture fantastique / Art brut / Artistes et architectes / Architectes artistes / Histoire / 20e siècle / Québec (Province) / France / Belgique / Catalogues raisonnés
Unité d'appartenance: Faculté des arts
Déposé par: Service des bibliothèques
Date de dépôt: 17 déc. 2015 18:47
Dernière modification: 17 déc. 2015 18:47
Adresse URL : http://archipel.uqam.ca/id/eprint/7583

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