Raymond, Cécile
(2007).
« Les dimensions philosophiques de la relation d'aide » Mémoire.
Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Maîtrise en philosophie.
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Résumé
Ce mémoire se base sur l'hypothèse que l'être humain a quatre grands types d'aspects et de besoins : les besoins spirituels, psychiques, psychologiques et physiques. C'est pour répondre à ces quatre grands types de besoins que différents types de modèles relationnels ont été élaborés à travers l'histoire. La relation d'aide comme nous la connaissons est plus récente. Celle-ci consiste à déterminer lequel de ces aspects est déficient, afin de permettre le type de traitement qui permettra le rétablissement de l'équilibre de la personne présentant un état de déséquilibre et de besoin que l'on pourrait qualifier de trouble du désir. D'abord, les aspects physiques s'adressent au corps et au bon fonctionnement physique. Le modèle d'aide correspondant fait en parti appel au traitement psychologique et à la médication. C'est le domaine de la psychiatrie et de la science médicale. Les aspects psychologiques s'adressent à la personnalité et à la vie en société. Le psychologue s'intéresse à la manière de se comporter, de réagir aux impressions reçues, tout en tentant de modifier les réactions par l'expérience. Mais comme beaucoup de psychologues ont éliminé de leur vocabulaire, la notion d'âme et d'esprit conscient de lui-même, la psychologie ne peut se substituer à la philosophie, à la logique, et à la morale. Car ses différents domaines d'étude ne touchent pas à ces aspects. Les aspects psychiques sont ceux de la vie de la conscience et du fonctionnement mental. C'est parce que chaque personne a conscience de ses idées, émotions et affections, de ses tendances et de ses actions qu'elle considère comme la constituant elle-même, qu'il lui est possible de se représenter les autres comme étant semblable à elle-même. C'est par la découverte des autres dans son imaginaire que la personne découvre des ressemblances, mais également des différences avec les autres. Mais à ce stade, les autres ne sont encore tout au plus que des sensations, des perceptions et des représentations qui doivent ensuite être symbolisées. Pour ces raisons l'on peut affirmer que le traitement du psychisme peut s'effectuer essentiellement par le moyen du langage, des représentations et de la logique. Ces domaines sont donc essentiellement ceux de la philosophie. Les aspects spirituels se rapportent au domaine de l'esprit conscient de lui-même, de l'intelligence et de la morale. C'est donc la psychologie ontologique qui permet l'observation de l'esprit au-delà de lui-même, et au-delà des phénomènes. C'est ce type de psychologie qui permet de découvrir une réalité substantielle et permanente dont les phénomènes ne sont que la manifestation. On nomme une telle psychologie, la psychologie rationnelle au sens où l'employait Kant. La médecine et la psychologie étant incapables à elles seules de dépasser les limites de leurs champs d'intérêt propres, la philosophie conserve toujours la possibilité de répondre à un besoin humain de dépassement, que ne permettent pas les deux premiers moyens d'aide. Puis, ce n'est que la philosophie qui permet de poser les questions éthiques essentielles à l'interrogation sur la valeur et les buts de l'existence humaine. L'ontologie et l'éthique sont donc les deux dernières interrogations essentielles sur la voie du développement humain. Ce sont elles qui permettront de donner un objet valable au désir, atteignant ainsi la forme d'aide la plus empathique qui puisse être donnée par une personne à une autre.