Gauthier, Ève
(2006).
« De Porto Alegre à Montréal : organismes communautaires et budget participatif » Mémoire.
Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Maîtrise en études urbaines.
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Résumé
Dans le contexte de la mondialisation, la décentralisation et la participation citoyenne associées à la notion de gouvernance urbaine apparaissent comme des moyens de pallier la crise de gouvernabilité constatée dans les pays occidentaux. La gestion de proximité et les pratiques de démocratie participative suscitent de plus en plus l'intérêt des dirigeants politiques, la norme de la participation publique devenant de plus en plus intégrée à la bonne gouvernance. Des expériences innovatrices émergent. Parmi celles-ci, le budget participatif de la Ville de Porto Alegre au Brésil est cité comme un exemple achevé de démocratie participative et nous renseigne sur les facteurs ayant contribué à ce succès. L'intérêt du budget est qu'il représente la matérialisation d'orientations et de choix politiques. À Montréal, les récentes réformes municipales sont venues doter les arrondissements de nouveaux pouvoirs et responsabilités. Les arrondissements doivent élaborer leur propre budget, ce qui peut dès lors ouvrir de nouvelles formes de participation publique. Cette nouvelle organisation municipale transforme également les pratiques des organismes communautaires invités à transiger avec ces instances au sujet de divers enjeux de responsabilité locale. Le présent mémoire vise d'une part à étudier les mécanismes de participation publique proposés par les arrondissements quant à l'élaboration de leur budget et la réponse des organismes communautaires. D'autre part, il vise à voir si la mobilisation d'organismes communautaires autour d'enjeux urbains suscite leur intérêt et la formulation de revendications envers une démocratisation de l'élaboration du budget. Nous supposons que les intervenants communautaires se mobiliseront sur les questions budgétaires locales en fonction des mécanismes institutionnels proposés et des enjeux urbains clairement établis. Pour répondre à ces questions, nous avons procédé par l'analyse de quatre études de cas, réalisées dans autant d'arrondissements auprès de cinq intervenants clé pour chacun des terrains. Nous avons constaté que la teneur des mécanismes institutionnels de participation influençait la participation des organismes communautaires de même que leur mobilisation préalable autour d'enjeux urbains, tels que l'aménagement du quartier. Toutefois, l'accès aux élus dans des sphères formelles et informelles de concertation, de même que l'accès à des fonds externes importants, limitaient l'intérêt des organismes communautaires pour le budget de l'arrondissement. Nous avons par ailleurs constaté que la faible marge de manœuvre financière des arrondissements montréalais limitait grandement l'intérêt des organismes communautaires d'avoir une influence sur l'élaboration du budget.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : gouvernance urbaine, gestion de proximité, démocratie participative, organismes communautaires, budget participatif.