Cayouette-Guilloteau, Valérie
(2007).
« Penser et agir : une étude de la position du philosophe dans le monde commun chez Hannah Arendt » Mémoire.
Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Maîtrise en philosophie.
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Résumé
Dans ce mémoire, nous voulons étudier la position du philosophe dans le monde commun chez Hannah Arendt. La vie contemplative qui le caractérise le place-t-il dans une position qui le détacherait du monde commun et qui pourrait légitimer une certaine supériorité? Nous commencerons par introduire le concept central de monde commun en rapport avec la menace totalitaire. En effet, le monde est un espace où les citoyens peuvent partager, échanger, communiquer en toute égalité de droits. C'est cet espace qui permet de poser des actions et donc d'être libres. Ensuite, dans un deuxième chapitre, nous étudierons la vision que Arendt a de la philosophie traditionnelle et plus particulièrement de l'histoire de la supériorité de la vie contemplative. Elle remarque deux principaux dangers à cette position soit le fait que cela rend le penseur inactif et que cela le conduit à une sorte de solipsisme ou isolement du monde. Puis, après avoir montré ce que notre auteure rejetait, c'est-à-dire la position de supériorité du philosophe professionnel, nous tenterons, dans un troisième et dernier chapitre de montrer ce que pourrait être la position
«acceptable» du philosophe dans le monde commun. Pour ce faire, nous nous rapporterons aux études que Arendt avait faites de la pensée elle-même, contenues principalement dans les deux premiers tomes de La vie de l'esprit et dans les cours sur la philosophie politique de Kant qu'elle avait donnés et qui sont publiés à la fin de ce même ouvrage. Car pour étudier ce que pourrait être la position du philosophe, il faut voir ce qui se passe quand on pense et comment cela peut faire partie des activités au sein du monde commun. C'est principalement chez Kant que Arendt trouvera ce dont elle a besoin pour faire de la pensée -et donc des penseurs -un élément essentiel de la vie démocratique. Nous verrons qu'elle reprenait principalement la faculté d'imagination, la distinction entre Savoir et Raison et l'importance de la faculté de juger. Puis, nous terminerons en montrant comment Socrate pourrait devenir, dans cette mesure, un modèle de penseur-citoyen, d'un philosophe qui n'est pas hors du monde, mais qui au contraire s'y maintient et s'en nourrit. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Philosophie, Hannah Arendt, Naissance, Monde commun.