B. Romano, Alexandre
(2014).
« Énactivisme et conscience, trop de bruit pour rien? » Mémoire.
Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Maîtrise en philosophie.
Fichier(s) associé(s) à ce document :
Résumé
Ce mémoire porte sur l'approche énactive (O'Regan & Noë 2001a, Noë 2004), qui est une théorie de l'expérience perceptuelle qui a connu une attention grandissante en sciences cognitives au cours des dernières années. L'idée principale de cette approche est que la conscience n'est pas produite par l'occurrence de quelque chose dans le cerveau ou dans l'esprit; autrement dit, elle n'est ni le fait d'une certaine activité neuronale, ni le fait de la relation entre certains états mentaux. Pour ces raisons, l'approche énactive se trouve en opposition frontale avec la majorité des approches en neurosciences, en sciences cognitives et en philosophie, qui souscrivent majoritairement à une forme d'internalisme. D'après la théorie énactive, la conscience est constituée par l'activité de l'organisme dans son environnement de sorte qu'elle ne peut être expliquée adéquatement en s'en tenant seulement à ce qui se passe dans la boîte crânienne de l'agent. Les deux thèmes centraux de cette théorie sont l'externalisme du contenu perceptuel ainsi qu'une forme d'antireprésentationnalisme. Par externalisme, on entend ici l'idée que les processus cognitifs donnant lieu au contenu perceptuel sont situés partiellement à l'extérieur de l'organisme; alors que par antireprésentationnalisme ont veut dire que la perception, notamment la perception visuelle, ne nécessite pas l'élaboration d'une représentation détaillée de ce dont nous faisons l'expérience (autrement dit, il n'y a pas de représentation interne qui soit suffisante pour donner lieu à notre expérience visuelle). Les détails de notre expérience ne sont donc pas dans notre cerveau, ils sont plutôt dans notre environnement. Les énactivistes justifient leur externalisme par leur antireprésentationnalisme : c'est parce que notre expérience n'est pas explicable en termes de représentations internes qu'il faut « se tourner vers l'extérieur ». Les deux derniers chapitres de ce mémoire portent sur chacun de ces deux aspects. Bien que l'approche énactive soit une théorie originale qui mérite d'être discutée davantage, celle-ci fait face à de nombreuses limitations. Bien que l'externalisme qu'elle adopte ne soit pas incompatible avec la pratique scientifique, il n'est pas certain que cette posture théorique permette d'expliquer la conscience en tant que telle, comme le prétendent O'Regan et Noë (2001a). De plus, si on concède que l'approche énactive permet d'expliquer l'expérience visuelle, il n'est pas certain qu'elle puisse expliquer l'expérience d'autres modalités sensorielles, et il est encore plus douteux qu'elle puisse rendre compte de la douleur, un cas paradigmatique d'expérience consciente.
______________________________________________________________________________
MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : conscience, philosophie de l'esprit, sciences cognitives, théorie énactive, perception, expérience visuelle.
Type: |
Mémoire accepté
|
Informations complémentaires: |
Le mémoire a été numérisé tel que transmis par l'auteur. |
Directeur de thèse: |
Poirier, Pierre |
Mots-clés ou Sujets: |
Conscience, Énaction, Perception, Perception visuelle, Philosophie de l'esprit, Science cognitive |
Unité d'appartenance: |
Faculté des sciences humaines > Département de philosophie |
Déposé par: |
Service des bibliothèques
|
Date de dépôt: |
04 mai 2015 14:48 |
Dernière modification: |
04 mai 2015 14:48 |
Adresse URL : |
http://archipel.uqam.ca/id/eprint/6892 |