Répertoire des villes disparues ; suivi de, Langues discrètes

Olivier, Laurence (2014). « Répertoire des villes disparues ; suivi de, Langues discrètes » Mémoire. Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Maîtrise en études littéraires.

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Résumé

Le Répertoire des villes disparues, dans une alternance des poèmes entre la prose et le vers, constitue un inventaire de moments-limite d'usure, de dépossession, d'échec : la communication, qui ne tenait qu'à un fil, se rompt; l'expérience, à laquelle on parvenait jusque-là tant bien que mal à donner un sens, à rassembler logiquement, se désagrège; la narration déclare forfait. Mais ce n'est pas spectaculaire, ni même évident. On pourrait croire que rien ne s'est passé. Les personnages portent des noms comme Dubé, André, Sonia. Ils se font réveiller par les bruits de la déneigeuse, détournent le regard, vont s'enfermer dans les toilettes, préfèrent ne rien ajouter. Ils ferment les yeux et dressent la liste de ce que les autres peuvent savoir sur eux. Ils pensent aux actions médiocres, aux petits mensonges qui les diminuent. Ils se surveillent du coin de l'œil ou dans le miroir derrière le bar. Ils n'ont aucune marge de manœuvre. Dans les poèmes en prose, la narration n'est sûre de rien. Elle est sale, elle désécrit, elle glisse, et finit par tout laisser passer, ou par se taire. Les poèmes en vers approfondissent la fêlure, mais ne résolvent rien, ne recollent pas les morceaux : ils se présentent comme des listes inutiles, des coupures de journaux locaux, des extraits du courrier du cœur. Le Répertoire des villes disparues est un catalogue de violences quotidiennes et secrètes. L'essai qui le suit, Langues discrètes, approche ces moments-limite et en cherche, dans le langage, la racine. Afin d'y arriver, l'essai fait un détour par plusieurs villes minières devenues villes fantômes ou en voie de le devenir. Les villes mono-industrielles sont des lieux où s'incarne plus crûment qu'ailleurs la consommation du territoire et des gens : elles portent à la vue de tous les germes de leur fin, l'annonce de leur mort. Ce sont des villes périssables. Ces villes, en vertu du brutal principe d'usure qui les caractérise, se sont révélées comme une manifestation physique du rapport au langage qui traverse le Répertoire : trous, affaissements, oublis. La dilapidation des lieux et du vivant procède de la même façon que la dissolution de la langue. De renoncement en renoncement, le dicible est réduit au minimum. Cet inconfort de la langue, que j'ai nommé « langues discrètes », fera l'objet de la seconde partie du mémoire. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Mines, Villes fantômes, Discrétion, Inconfort, Disparition, Territoires, Silence, Mort, Échec.

Type: Mémoire accepté
Informations complémentaires: Le mémoire a été numérisé tel que transmis par l'auteur.
Directeur de thèse: Lapierre, René
Mots-clés ou Sujets: Ville fantôme, Ville minière, Silence, Mort, Échec
Unité d'appartenance: Faculté des arts > Département d'études littéraires
Déposé par: Service des bibliothèques
Date de dépôt: 22 déc. 2014 13:48
Dernière modification: 22 déc. 2014 13:48
Adresse URL : http://archipel.uqam.ca/id/eprint/6461

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