Migrer, cuisiner et manger dans un espace social alimentaire transculturel : le cas d'immigrants de première génération à Montréal

Girard, Alain (2013). « Migrer, cuisiner et manger dans un espace social alimentaire transculturel : le cas d'immigrants de première génération à Montréal » Thèse. Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Doctorat en sociologie.

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Résumé

Cette thèse porte sur les pratiques alimentaires et les significations qu'octroient des immigrants de première génération à la cuisine ainsi qu'aux actes de manger et de partager de la nourriture. Les données analysées proviennent d'entrevues de groupe et d'un questionnaire. L'analyse, qui débute au chapitre IV, traite de la question du « vrai repas » et de la normativité sociale du repas. Le chapitre V aborde la question des nourritures en situations migratoires et diasporiques telles que thématisées par la littérature scientifique et la fiction. Nous y discutons aussi la question des liens entre les dimensions physiologiques et symboliques de l'incorporation de nourriture, de l'attachement aux nourritures prémigratoires, mais aussi des marqueurs alimentaires et du paradigme continuité/rupture des pratiques alimentaires. Le chapitre VI analyse les principaux facteurs responsables des transformations des pratiques alimentaires et de l'adaptation des modèles alimentaires des immigrants. Ce chapitre montre que ces facteurs sont les contraintes financières, les contraintes temporelles, les demandes des enfants pour l'adoption de nouveaux plats et les divers contacts avec les autres modèles alimentaires de l'espace social alimentaire transculturel. Le chapitre VII porte spécifiquement sur les significations de la cuisine et de l'acte social de manger. Nous montrons comment les repas sont des architectes de la famille. Ils la construisent néanmoins d'une manière ambivalente, d'une part, comme un espace où les rapports sont fondés entre autres sur les émotions, le partage des sensations et la reconnaissance mutuelle de la famille comme unité cohésive et, d'autre part, comme un « construit idéologique ». Nous montrons également comment l'alimentation est importante pour la reconstruction d'un chez-soi compris comme une manière d'habiter subjective et expressive et comment elle sert à marquer la temporalité. Enfin, nous avançons que la cuisine est le lieu d'une ambivalence entre une alimentation fonctionnelle et une alimentation conçue comme relevant des soins attentionnés. Elle est aussi le lieu d'une ambivalence entre un modèle qui accorde de la valeur aux produits industrialisés et un autre qui accorde une grande importance aux dimensions artisanales de la cuisine, au contact des aliments avec les mains. Le chapitre VIII, quant à lui, analyse la répartition des tâches reliées à l'alimentation entre les hommes et les femmes, avant et après la migration. Les résultats montrent que les femmes réalisent la majorité des tâches la plupart du temps. Cependant, ces femmes accordent moins de temps à ces tâches après la migration et les hommes s'impliquent un peu plus, mais, au final, les unités familiales passent moins de temps à la réalisation de ces tâches. Nous avons enfin montré l'ambivalence de la cuisine pour les femmes. La cuisine est d'une part (d'une manière idéelle) un don d'amour et, d'autre part, une activité fonctionnelle répétitive. Cependant, il est apparu que pour celles et ceux pour qui la cuisine et les repas comportent une profonde charge symbolique et émotionnelle, la nourriture est une métaphore de l'amour. La cuisine et la préparation des repas participent à la construction d'un type de lien social qui place le souci de l'autre, de son bien-être, de son bonheur et des émotions au centre de cette construction. Les femmes, pour beaucoup, comptent sur les dimensions magiques de l'incorporation de nourritures afin de transmettre littéralement cet amour, cette passion et cette attention aux mangeurs. Ce ne sont pas toutes les femmes et tous les hommes que nous avons rencontrés qui établissent de tels rapports symboliques aux nourritures ou qui accordent autant d'importance à la cuisine et au partage de la nourriture. Néanmoins, c'est la relation particulière des premiers à ce qu'ils mangent et au travail de la cuisine qui a retenu notre attention. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Alimentation, immigration, significations, pratiques alimentaires, rôles sociaux, insécurité alimentaire, modèles alimentaires, espace social alimentaire, culture, cuisine, soins

Type: Thèse ou essai doctoral accepté
Informations complémentaires: La thèse a été numérisée telle que transmise par l'auteur
Directeur de thèse: Sercia, Pierre
Mots-clés ou Sujets: Acculturation, Alimentation, Aspect symbolique, Comportement alimentaire, Cuisine (Art culinaire), Immigrant, Immigration, Intégration des immigrants, Relations interculturelles, Repas, Rôle selon le sexe, Montréal (Québec)
Unité d'appartenance: Faculté des sciences humaines > Département de sociologie
Déposé par: Service des bibliothèques
Date de dépôt: 09 sept. 2014 19:16
Dernière modification: 01 nov. 2014 02:28
Adresse URL : http://archipel.uqam.ca/id/eprint/6097

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