Punir la désertion en Nouvelle-France : justice, pouvoir et institution militaire de 1742 à 1761

Fournier, Nicolas (2013). « Punir la désertion en Nouvelle-France : justice, pouvoir et institution militaire de 1742 à 1761 » Mémoire. Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Maîtrise en histoire.

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Résumé

Cette recherche porte sur la question des déserteurs en Nouvelle-France durant les vingt dernières années du régime français. Il n'y a aucun ouvrage complet sur ce thème, tandis que les études existantes se limitent souvent à l'analyse des causes ou des lieux de la fuite. L'historiographie ne s'est pas intéressée à l'importance et à la complexité de la désertion pour les soldats ni pour les élites militaires. Nous avons donc analysé la situation des déserteurs en Nouvelle-France en utilisant les procès pour désertion et les journaux militaires. En plus d'étudier ce comportement, nous voulions étudier sa prise en charge par la discipline militaire et par le Conseil de guerre pour réduire son ampleur, mais surtout pour construire le pouvoir de l'armée. Ainsi, la désertion est un phénomène commun dans les armées européennes de l'époque. Toutefois, la fuite des soldats en Nouvelle-France est caractérisée par les particularités propres à la situation coloniale. En plus de causes généralisées, telles que la guerre ou l'alcool, l'Amérique impose des conditions de vie particulières au soldat, par exemple les conditions météorologiques, la géographie et les Amérindiens. Par ailleurs, la désertion est un phénomène qui comporte des particularités qui ne peuvent être généralisées pour l'ensemble de la Nouvelle-France. La façon de déserter et la signification de la désertion sont modulées grandement selon le lieu, le moment et les circonstances de la fuite du soldat. De plus, les impacts de la désertion sont nombreux sur l'armée, ce qui explique l'importance de ce phénomène. Les élites dénoncent officiellement la désertion, cependant les mesures instaurées pour la contrer sont insuffisantes ou mal gérées. Bien que difficile à analyser, la discipline militaire demeure la principale méthode pour gérer les soldats. Puis, la justice militaire intervient dans un certain nombre de cas. Le Conseil de guerre juge surtout par contumace, cependant les déserteurs présents durant notre période semblent plus sévèrement punis qu'en Europe. Enfin, la grâce permet de réintégrer quelques déserteurs dans les rangs, alors que les déserteurs intégrés à la colonie semblent éviter plus facilement la répression. Au-delà du contrôle de la désertion, la justice militaire et l'octroi de la grâce contribuent à la construction du pouvoir. La dynamique de la prise en charge de la désertion permet aux élites militaires de gagner une certaine autonomie par rapport à la métropole, tout en se distinguant du pouvoir « civil ». Puis, les élites militaires confirment leur pouvoir sur l'armée. Toutefois, la justice militaire est aussi utilisée par un groupe restreint d'officiers de l'élite militaire pour construire leur pouvoir personnel. Le rituel judiciaire contribue ainsi à la formation des réseaux de contacts, permettant à certains d'obtenir des postes, des distinctions et des grades. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Histoire, Nouvelle-France, 18e siècle, Désertion, Armée, Justice militaire, Conseil de guerre, Élites militaires, Pouvoir, Réseaux.

Type: Mémoire accepté
Informations complémentaires: Le mémoire a été numérisé tel que transmis par l'auteur
Directeur de thèse: Garneau, Jean-Philippe
Mots-clés ou Sujets: 18e siècle, Administration de la justice, Déserteur, Histoire, Justice militaire, Pouvoir, Punition, Régime français (1534-1763), Nouvelle-France
Unité d'appartenance: Faculté des sciences humaines > Département d'histoire
Déposé par: Service des bibliothèques
Date de dépôt: 14 mai 2014 15:53
Dernière modification: 01 nov. 2014 02:27
Adresse URL : http://archipel.uqam.ca/id/eprint/5900

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