Gusew, Annie
(2014).
Le parcours professionnel d'assistants sociaux français : le passage à un rôle de formateur-terrain... une construction complexe.
Université du Québec à Montréal, Montréal, Québec, Canada, 72 p.
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Résumé
Même si le stage en milieu de pratique et la supervision pédagogique sont considérés essentiels pour que l’apprenant atteigne un premier niveau de compétence professionnelle, on en connaît très peu sur le point de vue des superviseurs en assistance sociale au sujet du passage du rôle d’intervenant social à formateur-terrain. Le cadre conceptuel retenu repose sur les principaux courants pédagogiques de la formation des adultes et sur l’apport d’une perspective non déficitaire et constructiviste dans l’esprit des travaux de Schön. De plus, il s’appuie sur la construction de l’identité professionnelle et de son développement. Enfin, les notions de stage et de supervision complètent le cadre conceptuel. L’objectif général de cette recherche était de mieux comprendre les éléments constitutifs de l’identité professionnelle de superviseurs en assistance sociale. Plus précisément, elle voulait se pencher sur le parcours personnel et professionnel au regard de la construction de l’identité d’assistant social, le moment du passage d’assistant social à formateur-terrain, la conception du rôle de formateur-terrain ainsi que l’identification des défis liés à ce rôle. Pour répondre aux objectifs, une recherche qualitative de type exploratoire a été privilégiée. L’échantillonnage non-probabiliste de taille restreinte est composé de 10 formateurs-terrain français issus de deux écoles donnant accès au diplôme d’État en assistance sociale. Les entretiens semi-structurés ont été retranscrits intégralement et ont ensuite fait l’objet d’une analyse thématique, verticale puis horizontale. Il ressort des propos des participants que la pratique du travail social et de la supervision sont tributaires du contexte social dans lequel ces rôles s’exercent. L’identité de superviseur se construit à travers un ensemble d’expériences personnelles et professionnelles, cependant les études en assistance sociale, et surtout les stages en alternance, ont été les plus significatifs. Avoir de l’expérience dans la profession ou son poste de travail et aimer son métier facilitent le passage au rôle de formateur-terrain. Bien que les formateurs-terrain considèrent que l’encadrement de l’apprenant devrait être offert de manière formelle et régulière les conditions d’exercice de la supervision ne le permettent pas toujours. Enfin, les divers courants de la formation des adultes comportent des forces qui pourraient être mis davantage à contribution. L’usage d’une perspective non déficitaire et constructiviste qui traite l’apprenant comme un praticien réflexif demande des connaissances qui pourraient être acquises dans le cadre de la formation de base à la supervision. Cette recherche comporte des limites en raison de son petit nombre de participants. De plus, il serait intéressant d’explorer davantage les courants de pédagogique de la formation des adultes mis à contribution dans l’encadrement du stagiaire.