La mixité en emploi… dans l'angle mort chez les moins scolarisés?

Legault, Marie-Josée (2010). La mixité en emploi… dans l'angle mort chez les moins scolarisés?. Téluq, UER Travail, économie, gestion, CRIMT, Montréal (Canada), 47 p.

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Résumé

Dans cet article, je démontre, d’une part, que le marché du travail est encore grandement divisé selon le genre mais que, d’autre part, les conséquences matérielles de cette division sont très différentes selon le niveau de scolarité; en effet, dans les emplois qui exigent le moins de scolarité, les femmes paient très cher la division sexuelle des emplois. En effet, à la différence des emplois plus qualifiés, les emplois les moins qualifiés présentent une très grande différence de salaires selon qu’ils sont principalement masculins ou féminins. Qui plus est, cette différence est un phénomène généralisé et favorise les emplois masculins. Cet écart de rémunération en faveur des hommes, dans les emplois requérant un secondaire 5 ou moins, ne présente qu’une très légère tendance à la baisse, alors que les écarts entre hommes et femmes, dans les emplois requérant un niveau de scolarité plus élevé, sont nettement à la baisse. Comme le niveau de rémunération de l’emploi n’est pas la seule dimension qui en définit la qualité, ni encore le seul critère de choix des candidats, l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) a mis au point une typologie de la qualité de l’emploi qui a pour grande vertu de permettre de comparer tous les emplois salariés (les travailleurs autonomes en sont exclus) d’un territoire économique donné, entre eux et à travers le temps, et aussi de comparer des groupes de travailleurs détenant des caractéristiques particulières (sexe, âge, statut syndical, origine ethnique) au point de vue de la qualité des emplois détenus. En résumé, la typologie de qualité de l’emploi de l’ISQ présente un écart défavorable aux femmes dans les emplois de bonne qualité, quoiqu’à la baisse entre 1997 et 2007. Lorsqu’on décompose les groupes des hommes et des femmes selon le niveau de scolarité (dernier diplôme obtenu), on constate que cet écart touche en fait les femmes moins scolarisées. L’article démontre enfin que trois voies d’action souvent invoquées, à l’heure actuelle, permettent peu d’espoir pour contrer ce phénomène particulier : l’application de la Loi sur l’équité salariale, la négociation collective et la promotion interne. Néanmoins, ce problème touche près de 500 000 femmes au Québec, après 25 ans de pratique des programmes d’accès à l’égalité et près de 15 ans d’application de la Loi sur l’équité salariale. Les programmes d’accès à l’égalité sont le mécanisme d’action qui permet le plus d’espoir, à condition de parvenir à s’implanter dans les secteurs d’emploi touchés.

Type: Rapport de recherche
Mots-clés ou Sujets: Ségrégation sexuelle du travail; division sexuelle du travail; écarts salariaux entre hommes et femmes; main-d’œuvre peu qualifiée; équité en emploi; équité salariale
Unité d'appartenance: Télé-université > UER Travail, Économie et Gestion
Déposé par: Marie-Josée Legault
Date de dépôt: 16 déc. 2007
Dernière modification: 01 nov. 2014 02:04
Adresse URL : http://archipel.uqam.ca/id/eprint/414

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