Blamoutier, Margaux
(2011).
« Cartographie des seuils de détection cutanés de la région périnéale chez l'homme » Mémoire.
Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Maîtrise en kinanthropologie.
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Résumé
Dans le domaine des comportements sexuels chez l'humain, la sensibilité de la région génitale est essentielle. Il est formellement connu que cette région du corps est une zone dite « érogène » très innervée. Mais qu'en est-il vraiment? La sensibilité de la région périnéale chez l'homme résulte de l'activité de ces récepteurs. Un récepteur cutané est un organe sensoriel situé dans le derme ou l'épiderme. Il existe trois catégories de récepteurs qui sont définis par leur modalité: les mécanorécepteurs, les thermorécepteurs et les nocicepteurs. Cette étude traite des mécanorécepteurs. La sensation déclenchée par une stimulation tactile est évaluée chez l'homme conscient en laboratoire par des tests de seuils de détection psychophysiques. L'objectif principal est d'établir une cartographie des seuils de détection de la région périnéale chez l'homme sain. Le sous objectif est d'en déduire la présence de récepteurs cutanés. Les participants étaient de sexe masculin. La population expérimentale était dite « saine ». Les sujets étaient âgés de 18 à 35 ans. Le nombre de participants était de 12. Les trois séries de modalités ont été effectuées dans l'ordre suivant : toucher léger, pression et vibration. Les monofilaments de Semmes-Weinstein ont été utilisés pour mesurer le seuil de détection au toucher léger. Le Vulvogesiomètre a été utilisés pour mesurer le seuil de détection à la pression. L'appareil de mesure pour la vibration était un Vibralgic®. Les tests ont été effectués en condition flasque avec le prépuce rétracté et toujours dans le même ordre. Le cou, le ventre la base dorsale, le corps du pénis, la couronne du gland, le milieu du gland, la base ventrale, le frein et le testicule droit. L'analyse descriptive des données a été faite à partir des données brutes pour obtenir les seuils de détection. Puis des regroupements par zone ont été effectués pour l'analyse statistique. Dans le premier regroupement par zone on distingue la zone sexuelle secondaire (le cou), la zone neutre (le ventre) et la zone génitale qui comprend tous les points de la région périnéale. Les résultats d'une analyse de la variance montrent que : (l) la zone sexuelle secondaire est plus sensible au toucher léger que la zone neutre et la zone génitale (ou sexuelle); (2) la zone sexuelle secondaire est plus sensible à la pression que la zone neutre mais pas que la zone sexuelle; (3) la sensibilité à la vibration est la même pour l'ensemble des régions testées, mais la sensibilité à la vibration à 128Hz est plus grande que celles à 30Hz et 64Hz qui sont similaires. Les travaux effectués nous ont permis d'établir une cartographie des seuils de sensibilité de la région périnéale pour le toucher léger, la pression et la vibration. La zone sexuelle secondaire se démarque des autres comme étant la plus sensible. La zone génitale se rapproche plus de la zone neutre. En lien avec la neurophysiologie, nos résultats permettent de suspecter la présence sur le gland de corpuscules de Meissner et de corpuscules de Pacini. Ces résultats sont cliniquement importants puisqu'ils apportent de nouvelles données sur des régions non étudiées dans la littérature. Ils offrent de nouveaux outils pour la comparaison avec des populations cliniques comme les blessés médullaires et les transsexuels. Ils sont aussi pertinents pour la comparaison avec des patients post-chirurgie génitale.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Région périnéale, seuil de sensibilité, vibration, pression, toucher léger.