Guentert, Angéla
(2010).
« Analyse des représentations sociales des agriculteurs et des agriculteurs-pêcheurs familiaux, hommes et femmes, de la région de la rivière Tapajos (Para, Brésil) concernant l'usage de la coupe et du brûlis et les pratiques agricoles alternatives » Mémoire.
Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Maîtrise en sciences de l'environnement.
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Résumé
Depuis plusieurs années, l'Amazonie brésilienne subit d'importantes pressions anthropiques. On note entre autres celle des agriculteurs familiaux qui pratiquent une agriculture de subsistance basée principalement sur l'usage de la coupe et du brûlis. Cette recherche s'est déroulée dans trois communautés rurales de l'Amazonie brésilienne, dans l'État du Pará. Elle comporte deux volets intrinsèquement liés. D'une part, elle vise à connaître les représentations des agriculteurs et des agriculteurs-pêcheurs familiaux, hommes et femmes, concernant l'usage de la coupe et du brûlis et les alternatives agricoles sans feu, afin de mieux comprendre les pratiques actuelles et faciliter l'éventuelle mise en place d'alternatives plus respectueuses de l'environnement et moins nocives pour la santé humaine. La présente étude investigue également les aspects négatifs et positifs pouvant expliquer le recours à cette pratique. D'autre part, elle vise à obtenir le portrait le plus complet possible des connaissances (et leurs sources), des désirs et des besoins présents au sein des populations étudiées en lien avec les alternatives agricoles et de connaître les facteurs et les variables qui constituent des leviers et des obstacles à leur possible adoption. La collecte de données a été effectuée principalement à l'aide d'entrevues semi-dirigées. L'analyse des données, pour sa part, s'est basée sur la réduction quasi-phénoménologique, l'analyse thématique et le questionnement analytique. Les principaux résultats montrent que pour le moment, les agriculteurs familiaux perçoivent la technique de la coupe et du brûlis comme étant la meilleure pour eux et la plus accessible, puisque la seule alternative qu'ils connaissent est la mécanisation. Les principales conclusions de notre étude montrent que les agriculteurs et les agriculteurs-pêcheurs, tant hommes que femmes, perçoivent des aspects négatifs par rapport à l'utilisation de la coupe et du brûlis qui concernent les aspects environnementaux et la santé humaine et des avantages quant au recours à cette même technique relatifs aux aspects agricoles et économiques. Les facteurs socio-culturels influencent aussi les représentations. Cette recherche nous a aussi permis de voir que les aspects négatifs et positifs de l'utilisation des brûlis ne sont pas au même niveau; les premiers étant plutôt d'ordre collectif et les seconds plutôt d'ordre individuel. Ces aspects expliquent en partie pourquoi pour le moment les agriculteurs utilisent encore la coupe et le brûlis malgré les aspects négatifs que cela implique, en plus du fait qu'il n'existe pas, pour l'instant, une méthode alternative adaptée à leurs aspirations, à leurs conditions et à leur milieu. Puisque l'on note des différences concernant les discours et les représentations sociales entre les hommes et les femmes, à la fois concernant la pratique actuelle et les alternatives, il est essentiel de les considérer d'égal à égal en vue d'un changement de pratiques agricoles et de stimuler la discussion entre les deux groupes. Puisque la région du Brésil où sont originaires les agriculteurs (où ils sont nés) joue également un rôle essentiel dans les représentations sociales par rapport au brûlis et quant au regard des personnes envers les pratiques alternatives, un dialogue doit être prôné entre les groupes de différentes origines pour favoriser la mise en place et la diffusion d'alternatives agricoles non seulement orientées vers la production agricole, mais aussi adaptées à l'environnement et aux préoccupations communautaires. La disponibilité des ressources financières, les incitatifs du marché, les facteurs biophysiques ainsi que les risques et les incertitudes jouent aussi des rôles importants en tant que leviers ou obstacles par rapport à la possible adoption d'alternatives agricoles. Dans une perspective de changement de pratiques agricoles, les responsables des politiques publiques doivent être impliqués à plusieurs niveaux et la participation des populations en vue de l'adoption d'alternatives est essentielle, tout comme une approche interdisciplinaire. L'adoption d'une alternative à la technique de la coupe et du brûlis est un processus long et complexe qui ne peut être vraiment compris et expliqué qu'en utilisant des éléments multiples puisqu'elle ne représente pas uniquement une question environnementale, mais également sociale, économique, politique, culturelle et éthique.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : agriculture de coupe et de brûlis, pratiques agricoles durables, représentations sociales, adoption et diffusion des innovations, Amazonie brésilienne
Type: |
Mémoire accepté
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Informations complémentaires: |
Le mémoire a été numérisé tel que transmis par l'auteur |
Directeur de thèse: |
Lucotte, MarcMichel |
Mots-clés ou Sujets: |
Représentation sociale, Agriculture, Agriculteur, Agriculture durable, Agriculture sur brûlis, Innovation, Amazonie brésilienne |
Unité d'appartenance: |
Instituts > Institut des sciences de l'environnement (ISE) |
Déposé par: |
Service des bibliothèques
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Date de dépôt: |
20 janv. 2011 20:48 |
Dernière modification: |
01 nov. 2014 02:17 |
Adresse URL : |
http://archipel.uqam.ca/id/eprint/3653 |