Vézina, Suzy
(2006).
« L'immoralisme et l'incroyance de Clément Rosset » Mémoire.
Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Maîtrise en science politique.
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Résumé
Cet essai sera consacré à l'immoralisme et à l'incroyance de Clément Rosset. Pour ce faire nous devrons, en premier lieu, traiter du tragique. Le tragique est un moment marquant de l'existence qui nous révèle l'inanité des valeurs morales vers lesquelles nous croyons devoir nous tourner. En effet, que nous propose la morale? Une objection au monde tel qu'il est. Elle nous apprend qu'il est un mal et une souffrance qui ne doivent pas être: c'est en cela qu'elle refuse le tragique. L'homme moral a besoin de fondements et de certitudes qui lui expliquent le monde et lui permettent d'agir. Il a surtout la prétention, à travers la pensée humaniste, de devoir parler au nom de tous, ce qui est éminemment suspect aux yeux de Rosset. Dans ce passage de l'individuel à l'universel, il n'y a qu'un pas à franchir pour voir naître un surcroît d'enthousiasme moral, enthousiasme qui peut se révéler passablement meurtrier... Il existe donc un lien entre la morale et l'idéalisme politique qui réside, avant tout, dans notre préférence pour ce qui n'existe pas et la prétention d'un réel plus vrai, soit un double du réel existant, que nous devons construire. C'est dans la croyance d'une possible saisie du réel, c'est-à-dire la possibilité de l'expliquer par la raison et l'espérance de le modifier radicalement, que se dessine le lien entre la morale et l'idéologie.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Clément Rosset, tragique, morale, réel/double, croyance, idéologie.