Maxi, Ascencio Junior
(2010).
« Regard qualitatif sur le développement de l'intimité chez des adolescents d'orientation hétérosexuelle vivant avec le VIH et infectés par transmission verticale en Haïti » Mémoire.
Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Maîtrise en sexologie.
Fichier(s) associé(s) à ce document :
Résumé
L'intérêt des chercheurs pour les adolescents vivant avec le VIH depuis la naissance est un phénomène récent lié à l'accessibilité aux traitements antirétroviraux spécialement dans les pays en voie de développement. Les recherches menées auprès de cette population sont rares; encore plus rares sont celles menées sur le développement de l'intimité de ces jeunes. Cette recherche vise à explorer le développement de l'intimité d'un groupe d'adolescents haïtiens vivant avec le VIH depuis la naissance, à la lumière des modèles théoriques de Furman et Wehner (1997) et Brown (1999). Selon ces modèles, l'intimité évolue à travers les relations entretenues au sein de la famille, avec les pairs et avec un partenaire amoureux. La population est constituée de 29 adolescents des deux sexes âgés de 15 à 20 ans. Ces adolescents sont suivis à Port-au-Prince, à la clinique pour adolescents des centres GHESKIO (groupe haïtien d'études de sarcome de Kaposi et des infections opportunistes). Dans le cadre de cette recherche, ces adolescents ont accepté de participer à des entrevues individuelles. Les étapes d'analyse proposées par Van der Maren (2004) ont été utilisées pour l'analyse et l'interprétation des données.Les témoignages de ces adolescents ont permis d'identifier quatre types de famille dans lesquels ils évoluent: une famille d'origine, une famille élargie, une famille reconstituée et une nouvelle famille. Ainsi, le développement de l'intimité est fonction du type de famille dans lequel évolue l'adolescent et de la puissance des liens entre les membres d'une famille. Le lien d'intimité au sein de la famille se construit à travers la sécurité et la protection prodiguée à chacun de ses membres. La sécurité présente deux formes, l'une matérielle et l'autre affective. Par la sécurité matérielle, la famille répond aux besoins de l'adolescent en lui procurant un logement, de l'alimentation, une éducation et subvient aux soins de santé, etc. La sécurité affective est offerte à travers les liens d'affection et de confiance dans les moments difficiles. Quant à elle, la protection cible d'abord la santé de l'adolescent. Ainsi, la famille constitue l'espace où le secret est le mieux gardé; elle devient le territoire par excellence de l'intimité. Avec les pairs, l'intimité se développe d'abord par un lien d'amitié. Ce lien évolue à travers le jeu, représentant l'aimant ou la force qui attire les jeunes pour se regrouper sans aucun lien au préalable. L'habitude de se rencontrer dans des endroits tels la zone de résidence, l'école, l'église ou tout autre endroit semble faire naître ou renforcer le lien d'amitié entre les jeunes. Au fil du temps, ce lien d'amitié évolue et confère aux pairs un rôle de confident et de conseiller. Cependant, ces confidences et conseils portent sur l'amour et sur la sexualité mais jamais le sujet de l'infection ne semble être abordé. L'infection au VIH constitue pour les adolescents à l'étude une affaire personnelle du domaine du privé, un frein au développement de leur intimité avec leurs pairs. Par conséquent, certains ont établi des limites relationnelles et ont tracé une ligne frontalière entre les relations familiales, les relations amicales et les affaires personnelles. Cette carte relationnelle semble leur permettre de limiter leur relation avec leurs pairs, se resituer dans leur relation avec la famille et se positionner dans une relation avec un éventuel partenaire amoureux et sexuel. Avec un partenaire amoureux, le développement de l' intimité se caractérise par une impossibilité à s'engager dans une liaison intime. Cette impossibilité se justifie d'abord par l'infection au VIH, ensuite par la difficulté de se faire accepter par un partenaire, la difficulté de se dévoiler, la peur de transmettre l'infection, la peur d'être quitté et par la pensée de ne pas pouvoir procréer. Pour cela, une majorité a choisi de mettre en veilleuse les relations amoureuses et sexuelles. Sur le plan des relations sexuelles, la majorité des garçons qui sont actifs sexuellement affirment (6/29) avoir expérimenté leurs premières relations avec des amies sans engagement. Par contre, pour une minorité des filles actives sexuellement (4/29), elles sont toutes préoccupées par le partage de leur vécu avec leurs partenaires amoureux et sexuels. Cependant, la majorité ne parvient pas à s'ouvrir à son amoureux. Elle se protège en gardant le silence sur son vécu avec le VIH afin de maintenir tout au moins une proximité sexuelle à défaut de l'intimité. En conclusion, des recommandations sont formulées en vue d'intervenir afin de faciliter l'épanouissement harmonieux de ces adolescents et adolescentes au sein de leur famille, envers leurs pairs et dans leurs relations amoureuses. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Infection au VIH, Transmission verticale, Adolescence, Centres GHESKlO, Haïti, Développement
de l'intimité, Attachement.
Type: |
Mémoire accepté
|
Informations complémentaires: |
Le mémoire a été numérisé tel que transmis par l'auteur. |
Directeur de thèse: |
Otis, Joanne |
Mots-clés ou Sujets: |
Adolescent, Attitude des jeunes, Hétérosexualité, Infection à VIH, Intimité, Relation interpersonnelle, Transmission materno-foëtale, Haïti (République) |
Unité d'appartenance: |
Faculté des sciences humaines > Département de sexologie |
Déposé par: |
RB Service des bibliothèques
|
Date de dépôt: |
16 juill. 2010 16:58 |
Dernière modification: |
01 nov. 2014 02:15 |
Adresse URL : |
http://archipel.uqam.ca/id/eprint/3151 |