Faraldo-Boulet, Julie
(2009).
« Politique et religion à Cuba sous la révolution : l'étonnant statut particulier de la Santerìa » Mémoire.
Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Maîtrise en science politique.
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Résumé
Ce mémoire se penche sur un aspect en apparence plutôt surprenant de la politique religieuse du gouvernement révolutionnaire cubain. L'orientation idéologique et politique des dirigeants révolutionnaires les prédisposait à contrôler les activités de groupes et d'institutions potentiellement prédisposés à l'action contre révolutionnaire. Dans cette perspective, les églises, notamment l'Église catholique et les différents cultes protestants, suspectés d'être des lieux de résistance à la révolution, subiront les foudres du régime. Une politique religieuse répressive sera mise en forme et appliquée. Toutefois, la santeria, troisième religion en importance, connaît un sort différent. Et c'est le statut particulier de la santeria, religion populaire par excellence, qui est l'objet de ce mémoire. Aussi, ce mémoire tente de démontrer le caractère particulier de la santeria et, surtout, de mettre en relief son enracinement dans les masses populaire. Ce qui est frappant, c'est le fait que la très grande majorité des «fidèles» de cette religion se recrute parmi la population afro-cubaine, une population traditionnellement opprimée et exploitée. De là le souci des dirigeants révolutionnaires de ne pas s'aliéner les masses et de s'attirer leur appui et le statut particulier de la santeria dans cette politique religieuse. Ce «préjugé» favorable est conforme à des objectifs précis de la direction politique cubaine: la lutte contre le racisme, la définition d'une «nouvelle» identité cubaine sur fond de récupération de l'apport culturel afro-cubain et l'exploitation à des fins de promotion touristique d'éléments folkloriques propres à la tradition santeria. Avec, en arrière-plan, le pari d'une atténuation progressive, voir la disparition éventuelle de cette religion jugée primitive par certains dirigeants, à la faveur de la généralisation de l'éducation. Un pari qui, à l'évidence, est très loin d'être gagné. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Cuba, Religion, Santeria, Folklorisation, Intégration raciale, Identité.