Beaulé, Denis
(1998).
« L'origine ethnique et la couleur comme facteurs de différenciation entre les francophones québécois » Mémoire.
Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Maîtrise en sociologie.
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Résumé
Le but de cette recherche est d'investiguer les frontières ethniques ou 'raciales' éventuellement existantes entre les Québécois francophones. La revue de littérature effectuée suggère que différentes variables (telles la classe sociale) peuvent agir au niveau des mobiles et des processus de mise à distance de l'Autre et que les séparations ethniques ou 'raciales' peuvent ressortir à des facteurs ou à des acteurs autres qu'ethniques ou 'raciaux', tels la compétition ou le jeu des élites économiques ou politiques. Des observations ont été effectuées dans les cégeps francophones montréalais pour vérifier les modalités d'érection des frontières ethniques, (s'il y en a), ainsi que le type de relations interethniques ou 'interraciales' y ayant cours entre les Québécois français et les non-Québécois français. Parmi ceux-ci, ce sont surtout les Haïtiens qui ont été observés. Les résultats confirment des études précédentes montrant des clivages de couleur et des bulles ethniques dans l'ensemble des cégeps ainsi que, par ailleurs, la quasi absence de racisme manifeste ou dénoncé. Ce qui trace le plus les frontières entre majoritaires et minoritaires, c'est d'une part des appréhensions différentes de la question nationale et d'autre part, une non-rencontre au niveau socioculturel, en raison de valeurs et de mœurs considérées inconciliables, et auxquelles les acteurs respectifs restent attachés, sous de multiples pressions familiales ou de pairs chez les minorités et, apparemment, beaucoup plus librement chez la majorité. La liberté québécoise représente à la fois le plus grand attrait et la plus grande pierre d'achoppement entre la majorité et les minorités; et ce sont les Québécoises françaises qui, pour celles-ci, incarnent le plus cette liberté. Les étudiantes majoritaires se distinguent aussi de leurs pairs masculins au niveau politico-culturel : les premières s'affichent sous toutes les options politiques possibles, mais les choix manifestés par ceux-ci se situent de part et d'autre du fédéralisme canadien, d'abord dans le souverainisme, l'ethno-nationalisme ou le nationalisme québécois, puis dans l'internationalisme. Cette dernière adhésion illustre bien une attitude courante des majoritaires : tout en prônant la paix entre les peuples ou l'appartenance à une commune humanité, ils ignorent généralement l'Autre semblable dans leur cégep même. Aussi, la majorité et les minorités divergent eu égard aux statuts respectifs qu'elles s'octroient dans la société québécoise, mais conviennent tout de même de la place unique qu'occupent les autochtones au Québec. Les tensions constatées parfois entre Haïtiens et Québécois français laissent indéterminée la part respective de la couleur et de l'ethnicité dans ce phénomène, mais celui-ci laisse voir une dimension sexuelle importante : il y a ouverture réciproque à l'appariement entre les Québécoises françaises et les Haïtiens, mais non entre les Haïtiennes et les Québécois français.
| Type: |
Mémoire accepté
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| Informations complémentaires: |
Le mémoire a été numérisé tel que transmis par l'auteur. |
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Directeur de thèse: |
Laperrière, Anne |
| Mots-clés ou Sujets: |
Québec (Province) / Relations interethniques / Identité collective / Appartenance / Québécois / Minorités visibles |
| Unité d'appartenance: |
Faculté des sciences humaines > Département de sociologie |
| Déposé par: |
Service des bibliothèques
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| Date de dépôt: |
04 nov. 2025 11:30 |
| Dernière modification: |
04 nov. 2025 11:30 |
| Adresse URL : |
http://archipel.uqam.ca/id/eprint/19217 |