La sélection de l'altruisme au sein des petits groupes : une approche scientifique et biologique des jeux vidéo

Céré, Julien (2025). « La sélection de l'altruisme au sein des petits groupes : une approche scientifique et biologique des jeux vidéo » Thèse. Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Doctorat en biologie.

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Résumé

Les comportements altruistes génèrent un coût pour l’acteur, mais bénéficient à un autre individu, le récepteur. Des mécanismes évolutifs sont donc nécessaires pour que des comportements altruistes persistent, comme la sélection de la parentèle ou la réciprocité. L’organisation sociale est une composante essentielle dans la sélection de la plupart de ces mécanismes. La présente thèse s’intéresse à l’altruisme au sein de petits groupes. Plus spécifiquement, la familiarité entre les membres de mêmes groupes, la sélection de l’altruisme ainsi que la variation des comportements altruistes sont au coeur des interrogations des prochains chapitres. Pour étudier l’altruisme dans les petits groupes, j’utilise les jeux vidéo comme système de recherche. Les jeux vidéo, surtout multijoueurs, ont l’avantage de représenter des écosystèmes complexes, où les joueurs ont, entre eux, des interactions écologiques : prédation, compétition, coopération. Plus spécifiquement, le jeu vidéo Dead by Daylight est tout indiqué pour tester mes hypothèses. Dead by Daylight est un jeu d’horreur, où un groupe de quatre proies affronte un prédateur. Les proies doivent collectivement acquérir assez de ressources pour activer les sorties et survivre, tout en évitant de se faire capturer par le prédateur. Les proies peuvent manifester un comportement altruiste en secourant une autre proie capturée avant qu’elle soit éliminée de la partie. En premier lieu, j’ai investigué comment la familiarité entre les proies (joueurs amis vs joueurs étrangers) impacte indirectement la survie via des comportements comme éviter le prédateur, acquérir des ressources, et secourir les proies capturées. Mes observations ont révélé que les proies dans les groupes plus familiers (fréquence élevée d’amis) acquéraient plus de ressources, mais rencontraient le prédateur plus souvent. Aussi, elles secouraient d’autres proies capturées plus souvent que les proies avec moins d’individus familiers dans leurs groupes. L’analyse a aussi révélé que l’altruisme avait un effet net négatif sur la survie. J’ai pu conclure que la familiarité avait un effet positif très faible sur la survie, et cela était dû à des effets indirects opposés via les comportements étudiés. En deuxième lieu, j’ai voulu identifier et départager les différents coûts et bénéfices de l’altruisme. Pour ce faire, j’ai conçu une expérience où j’ai fixé un phénotype pur d’altruisme chez les proies (des altruistes vs des non-altruistes) pour un sous-échantillon de joueurs. Les altruistes rencontraient le prédateur plus souvent et acquéraient moins de ressources. Cependant, les altruistes permettaient de sauver des proies et ainsi garder le groupe entier plus longtemps. La taille de groupe plus grande permettait à chaque proie d’amasser des ressources plus rapidement et de réaliser des sauvetages plus facilement. Globalement, les altruistes avaient des probabilités de survie plus faibles que les non-altruistes, mais les probabilités de survie de tous augmentaient avec la fréquence d’altruistes dans le groupe. J’ai donc détecté une sélection au niveau du groupe pour l’altruisme dans notre système. Ce résultat met aussi l’emphase sur l’importance de l’hypothèse de l’augmentation de groupe pour la sélection de l’altruisme. En dernier lieu, j’ai mesuré la proportion de la variation dans le comportement altruiste qui se situe dans les différences entre les individus (variation interindividuelle) et au fil de la vie d’un individu (variation intra-individuelle). Il n’y avait que peu de différences de niveaux d’altruisme entre les proies, mais une très grande variation intra-individuelle. L’altruisme des autres diminuait directement l’altruisme d’une proie. Nos observations contredisaient l’hypothèse de la réciprocité généralisée qui stipule que les proies « paient au suivant ». De plus, les proies en général, n’étaient pas réceptives à la rétroaction positif d’avoir survécues tout en ayant aidé dans la partie précédente, pour adapter leur niveau d’altruisme. Cette thèse inclut cinq chapitres et trois approches différentes pour comprendre davantage comment la structure en petits groupes peut affecter la sélection de l’altruisme. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Altruisme, coopération, jeux vidéo, sélection de groupe, prédation, familiarité, variation intra et interindividuelle

Type: Thèse ou essai doctoral accepté
Informations complémentaires: Fichier numérique reçu et enrichi en format PDF/A.
Directeur de thèse: Kelly, Clint Dale
Mots-clés ou Sujets: Altruisme / Coopération / Petits groupes / Prédation (Biologie) / Sélection de groupe / Jeux vidéo / Recherche en biologie
Unité d'appartenance: Faculté des sciences > Département des sciences biologiques
Déposé par: Service des bibliothèques
Date de dépôt: 19 sept. 2025 14:35
Dernière modification: 19 sept. 2025 14:35
Adresse URL : http://archipel.uqam.ca/id/eprint/19107

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