Sasseville-Langelier, Tristan
(2024).
« L'art performance au Québec comme mode de résistance aux violences sociales et épistémiques de la psychiatrie » Mémoire.
Montréal (Québec), Université du Québec à Montréal, Maîtrise en histoire de l'art.
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Résumé
Le présent mémoire s’intéresse à trois démarches en art performance au Québec, qui présentent dans leurs oeuvres des réflexions et des perspectives critiques quant aux discours et aux pratiques normatives de la psychiatrie biomédicale. Depuis la fin des années 1970 au Québec, plusieurs initiatives nées des mouvements sociaux et communautaires utilisent la création artistique afin d’offrir de nouvelles représentations des réalités vécues par les personnes dites « folles ». Si les pratiques de l’art engagé se sont transformées depuis cette époque, notre recherche s’intéresse spécifiquement à des pratiques issues du milieu de l’art performance contemporain, qui abordent de façons alternatives des enjeux liés à la « santé mentale », à la souffrance émotionnelle, à la psychiatrisation des individu-e-s ou à la pathologisation des gestes. Nous nous intéressons plus précisément au travail des artistes Alegría Gobeil, Adriana Disman et Danny Gaudreault, en relevant dans leurs créations performatives certains éléments que nous analysons à travers des notions issues des Mad Studies, un champ d’études académique qui est l’héritier idéologique de certaines branches militantes de l’antipsychiatrie. Ancrées dans une volonté radicale de s’opposer à l’hégémonie de la psychiatrie au sein des discours scientifiques et culturels, ces études revendiquent la légitimation des savoirs des personnes psychiatrisées. De celles-ci, nous retenons particulièrement les notions de violence et d’injustice épistémiques pour montrer comment les démarches des artistes de notre corpus peuvent représenter des stratégies de résistance face à la psychiatrie, soit en offrant des récits alternatifs, des manières autres de nommer la souffrance ou en dévoilant les logiques sous-jacentes des processus de psychiatrisation. Nous rapprochons ce type de pratiques artistiques de la notion de pratiques contre-discursives, telle que développée dans la théorie politique queer. En nous ancrant dans l’histoire de l’art, notre mémoire explore aussi les multiples implications de se blesser au sein d’une oeuvre performative, comme l’ont fait plusieurs artistes établi-e-s du canon de l’art performance occidental depuis les années 1970. Nous observons la relation dialectique complexe qu’entretient le fait de porter atteinte à son corps dans un contexte artistique et en dehors de celui-ci, au sein des discours culturels et psychiatriques. Ce mémoire s’appuie sur une méthodologie qualitative, c’est-à-dire que nos trois études ont été effectuées à partir d’entrevues et d’analyse d’oeuvres.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Art performance, Art politique, Mad Studies, Mad Art, Antipsychiatrie, Recherche critique en santé mentale, Art et santé mentale, Études queers, Violence épistémique, Injustice épistémique.
Type: |
Mémoire accepté
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Informations complémentaires: |
Fichier numérique reçu et enrichi en format PDF/A. |
Directeur de thèse: |
Ève, Lamoureux |
Mots-clés ou Sujets: |
Art et maladies mentales / Art de performance / Art politique / Antipsychiatrie / Personnes vivant avec un trouble de santé mentale / Résistance / Injustice épistémique |
Unité d'appartenance: |
Faculté des arts > Département d'histoire de l'art |
Déposé par: |
Service des bibliothèques
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Date de dépôt: |
29 août 2025 10:34 |
Dernière modification: |
29 août 2025 10:34 |
Adresse URL : |
http://archipel.uqam.ca/id/eprint/19013 |