Roch, Lysiane
(2008).
« Au croisement entre pénurie d'eau et société du risque : un nouvel éclairage sur la problématique de l'eau » Mémoire.
Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Maîtrise en sciences de l'environnement.
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Résumé
L'eau est nécessaire à la vie humaine, à sa dignité et au maintien de l'intégrité des écosystèmes qui soutiennent la vie. Elle constitue aussi une condition du développement: sans elle, les productions agricole, industrielle et énergétique sont impossibles. Au cours du 20e siècle, les activités humaines ont entraîné une dégradation croissante de cette ressource, au point où la capacité de réponse aux besoins des écosystèmes et des générations futures s'en trouve menacée. En parallèle, un grand nombre de besoins en eau demeurent toujours insatisfaits, malgré la multiplication des interventions visant à accroître la disponibilité de l'eau. Ce mémoire porte sur le rapport entre la disponibilité de l'eau et les besoins humains et écosystémiques. Nous cherchons plus spécifiquement à faire ressortir la contribution que deux cadres d'analyse, soit le concept de pénurie d'eau et la thèse de Beck sur la société du risque, ainsi que leur mise en commun, peuvent apporter à la compréhension de ce rapport. La pénurie d'eau apparaît comme un concept porteur mais insuffisant pour saisir l'articulation entre disponibilité de l'eau et besoins. Il permet de mettre en évidence un certain nombre de facteurs qui déterminent la disponibilité de l'eau, mais ne met pas suffisamment cette disponibilité en relation avec les besoins, principalement les besoins humains les plus fondamentaux ainsi que ceux des écosystèmes. La thèse de la société du risque, quant à elle, offre une perspective intéressante pour comprendre le rôle de l'industrialisation, et plus spécifiquement du développement technoscientifique, dans les problèmes environnementaux auxquels nous faisons face en cette fin de siècle. Elle s'applique donc bien à la question de l'eau. Elle a aussi pour intérêt de chercher à dégager les impacts de cette dégradation environnementale sur la dynamique de répartition sociale. Elle souffre toutefois d'une limite majeure, soit de ne pas inclure le rôle de la disponibilité des ressources dans le processus qu'elle décrit. La mise en commun de ces deux cadres d'analyse permet de dégager un ensemble de liens forts pertinents en regard de la problématique de l'eau. En retenant la contribution respective du concept de pénurie d'eau et de la thèse de la société du risque et en découvrant l'intérêt de la mise en commun des deux, nous élaborons un nouveau cadre d'analyse pour comprendre la problématique de l'eau sous l'angle du rapport entre disponibilité et besoins. Construit autour du concept de «manque d'eau», notre modèle propose de voir l'inadéquation entre disponibilité de l'eau et besoins à la fois comme un problème ayant justifié le recours au développement technoscientifique et comme un risque qui résulte de ce même processus. En raison de cette dynamique circulaire, le risque de manque d'eau peut avoir comme effet d'accroître la misère matérielle et de renforcer la logique de répartition des richesses. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Pénurie d'eau, Manque d'eau, Société du risque, Beck, Disponibilité de l'eau, Besoins.