Ibrahim, Alaeddine
(2025).
« La responsabilité de protéger entre la théorie et les pratiques » Travail dirigé.
Montréal (Québec), Université du Québec à Montréal, Maîtrise en droit.
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Résumé
La responsabilité de protéger (Responsibility to Protect, R2P) est une doctrine émergente en sciences politiques et en droit international, élaborée en réponse aux crises humanitaires et aux atrocités de masse, telles que les crimes de guerre, les génocides et les nettoyages ethniques. Cette doctrine vise à faire évoluer le débat autour de l'intervention humanitaire en passant du principe de non-ingérence, souvent associé à la souveraineté nationale, vers une responsabilité internationale de protéger les populations vulnérables. Elle souligne ainsi le devoir moral et juridique de la communauté internationale d'agir de manière proactive pour prévenir les violations massives des droits humains. La R2P est née d'une évolution philosophique, politique et juridique, notamment grâce aux réflexions sur la « guerre juste » et la souveraineté, ainsi qu'à des développements clés dans le droit international humanitaire, tels que la Convention pour la prévention du génocide et les Conventions de Genève. Sa formalisation a été consolidée par la Commission internationale sur l’intervention et la souveraineté des États (CIISE) en 2001, qui a introduit les trois piliers de la doctrine : prévenir, agir et reconstruire. Cette commission a permis d’élargir la notion de souveraineté en y intégrant une responsabilité envers les populations, non seulement pour l’État lui-même, mais aussi pour la communauté internationale, surtout quand un État manque à ses obligations ou devient lui-même persécuteur. Malgré son institutionnalisation, notamment avec l’adoption de la résolution de l’ONU en 2005, la R2P demeure controversée, confrontée à des obstacles normatifs, idéologiques et pratique#s. Les théories réalistes, par exemple, se montrent sceptiques quant à l’application de la R2P, arguant que les intérêts nationaux et la nature anarchique des relations internationales limitent son efficacité. En revanche, le constructivisme en relations internationales propose une vision plus optimiste, centrée sur la coopération possible entre États et sur le rôle des normes et des valeurs dans le maintien de l’ordre international. L'échec des interventions ou des tentatives d'intervention passées, comme celles en Libye et en Syrie, illustre les défis liés à l'application de la doctrine de responsabilité de protéger, malgré l’engagement croissant pour prévenir des atrocités similaires. Ce travail de recherche analysera les fondements théoriques et l’institutionnalisation de la R2P, tout en examinant les défis pratiques et les paradoxes dans sa mise en oeuvre, en soulignant le rôle des tribunaux internationaux et la lutte contre l’impunité pour renforcer la responsabilité de protéger dans un contexte international anarchique.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : théories des relations internationales, responsabilité de protéger, interventions humanitaires, structure internationale, normes, Tribunaux pénaux internationaux, Cour pénale internationale, Tribunal pénal international pour le Rwanda, Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie
Type: |
Travail dirigé (document diplômant)
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Informations complémentaires: |
Fichier numérique reçu et enrichi en format PDF/A. |
Directeur de thèse: |
Roch, François |
Mots-clés ou Sujets: |
Responsabilité de protéger (Droit international) / Intervention humanitaire / Relations internationales / Tribunaux pénaux internationaux |
Unité d'appartenance: |
Faculté de science politique et de droit |
Déposé par: |
Service des bibliothèques
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Date de dépôt: |
19 juin 2025 10:03 |
Dernière modification: |
19 juin 2025 10:03 |
Adresse URL : |
http://archipel.uqam.ca/id/eprint/18842 |