L'applicabilité du programme du Conseil de sécurité des Nations Unies sur les femmes, la paix et la sécurité dans les territoires palestiniens occupés

Omar, Hanya (2025). « L'applicabilité du programme du Conseil de sécurité des Nations Unies sur les femmes, la paix et la sécurité dans les territoires palestiniens occupés » Travail dirigé. Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Maîtrise en science politique.

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Résumé

Cette recherche analyse la réappropriation critique du programme Femmes, Paix et Sécurité (FPS) de l’ONU par l’Autorité palestinienne (AP) et la Coalition des femmes palestiniennes (PWC) dans le contexte du colonialisme d’implantation israélien. À travers une étude comparative du Plan d’Action National (PAN) de l’AP et du Cadre stratégique de plaidoyer et de lobbying de la PWC, ce travail mobilise le concept de vernacularisation (Merry, 2006) pour examiner comment et pourquoi ces acteurs s’approprient un cadre normatif international initialement conçu pour les États et marqué par des biais eurocentrés et patriarcales et une inadéquation aux contextes de colonialisme d’implantation. L’AP adopte une approche institutionnelle, intégrant les normes FPS dans des mécanismes bureaucratiques pour critiquer l’occupation et légitimer son autorité émergente auprès des partenaires internationaux. À l’inverse, la PWC, coalition de la société civile, politise le FPS via un plaidoyer transnational et une pression onusienne pour délégitimer l’occupation comme structure coloniale. Ces stratégies apparemment contradictoires, révèlent une complémentarité structurelle. Ensemble, elles illustrent un outil de critique, de subversion et de « de résistance adaptive », où le FPS devient à la fois arme politique critique contre l’occupation et levier de légitimation institutionnelle. Bien que complémentaires ces approches révèlent des tensions : l’AP, fragilisée par la violence coloniale et ses propres contradictions, incarne une souveraineté limitée, tandis que la PWC externalise la lutte vers des arènes globales dont l’incapacité à protéger les Palestinien·ne·s est bien documentée. La vernacularisation, bien que subversive, reste prisonnière des cadres juridiques occidentaux, reproduisant partiellement les rapports de domination qu’elle critique. Cette étude postcoloniale souligne trois contributions majeures. Sur le plan théorique, elle éclaire les dynamiques anticoloniales des normes internationales en montrant comment les actrices locales hybrident féminismes globaux et résistance locale. Sur le plan politique, elle révèle les limites des mécanismes onusiens dans les contextes coloniaux, où la « sécurité » des femmes palestiniennes est inséparable de leur survie physique et culturelle. Sur le plan juridique, l’étude critique les biais systémiques du droit international, notamment son incapacité à prendre en compte les dimensions genrées de la violence coloniale d’implantation. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Vernacularisation, colonialisme d’implantation, Résolution 1325 ONU, Palestine, féminisme anticolonial, résistance adaptative.

Type: Travail dirigé (document diplômant)
Informations complémentaires: Fichier numérique reçu et enrichi en format PDF/A.
Directeur de thèse: Romani, Vincent
Mots-clés ou Sujets: Palestine / Colonialisme d'implantation / Femmes / Féminisme / Territoires occupés / Programme des nations unies pour les femmes, la paix et la sécurité
Unité d'appartenance: Faculté de science politique et de droit > Département de science politique
Déposé par: Service des bibliothèques
Date de dépôt: 28 mai 2025 14:59
Dernière modification: 28 mai 2025 15:11
Adresse URL : http://archipel.uqam.ca/id/eprint/18790

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