Tremblay Marcotte, Yann
(2025).
« Faire-honte et honte : une analyse de l'expérience de personnes assistées sociales au Québec à travers un cadre épistémologique exploratoire » Mémoire.
Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Maîtrise en travail social.
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Résumé
La socialisation des populations hors des normes dominantes se ferait sous une « co-construction de la honte » : faire-honte, éviter la honte et avoir honte (Scheff, 2003; Walker, 2014). Cette théorie du cadre macrosocial contemporain m’a permis d’explorer le phénomène plus souvent nommé de stigmatisation, discrimination ou préjugés auprès de personnes exclues du marché du travail ou dites assistées sociales sous l’angle du faire-honte et du sentiment de honte. Pour suivre cette théorie, un cadre conceptuel interdisciplinaire prenant en compte une échelle interactionniste de la sociologie des émotions a été développé pour modéliser le faire-honte. La sociologie clinique de Gaulejac (2008) a été mobilisée pour saisir la complexité des sources du sentiment ou noeud sociopsychique de honte. Six personnes exclues du marché du travail ont été rencontrées deux fois pour explorer ce sentiment à la fois intime et social, pour se situer plus près du vécu, dans un équilibre sensible, éthique et clinique entre implication et distanciation. Les résultats ont montré différentes modalités explicites du faire-honte en lien avec la place d’« assisté.e social.e », mais surtout implicites ou subtiles (non-dits, exclusions) qui génèrent des doutes, de l’angoisse et une fatigue chez les sujets devant jongler avec l’incertitude d’interactions ambigües. Ce faire-honte s’est ajouté aux expériences de vie pouvant faire écho et alimenter le sentiment de honte. Les sujets ont dû mobiliser différentes stratégies pour « gérer la honte » : plus inconscientes pour se défendre si la honte était viscérale ou plus conscientes s’ils avaient accès à des ressources internes ou externes pour prendre une distance et s’en dégager. Les résultats ont particulièrement démontré l’importance de raffiner les outils pour mieux prendre en compte certaines intersections de classe, de genre et de handicap dans la co-construction de la honte, mais aussi de mieux prendre en compte ces phénomènes plus subtils, non conscients et intériorisés autant dans la recherche que l’intervention. Cette perspective offre un potentiel pour observer différentes communautés où la honte est mobilisée pour socialiser et maintenir une cohésion de façon plus subtile.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : aide sociale, socialisation, honte, sociologie clinique, travail social, préjugés, stigmatisation
Type: |
Mémoire accepté
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Informations complémentaires: |
Fichier numérique reçu et enrichi en format PDF/A. |
Directeur de thèse: |
Parazelli, Michel |
Mots-clés ou Sujets: |
Aide sociale / Honte / Stigmatisation / Préjugés / Bénéficiaires de l'aide sociale / Travail social |
Unité d'appartenance: |
Faculté des sciences humaines > École de travail social |
Déposé par: |
Service des bibliothèques
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Date de dépôt: |
23 avr. 2025 09:29 |
Dernière modification: |
23 avr. 2025 09:29 |
Adresse URL : |
http://archipel.uqam.ca/id/eprint/18726 |