Concilier les savoirs écologiques traditionnels autochtones et la science occidentale dans une perspective de conservation en milieu naturel

Condrain-Morel, Domitille (2025). « Concilier les savoirs écologiques traditionnels autochtones et la science occidentale dans une perspective de conservation en milieu naturel » Essai. Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Maîtrise en sciences de l’environnement.

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Résumé

Face aux crises climatiques, de la biodiversité et culturelles, cet essai explore comment il est possible de concilier les savoirs écologiques traditionnels autochtones (TEK) et la science occidentale pour permettre une conservation plus inclusive et efficace des écosystèmes. Il est primordial de tenter de mieux conserver et d’optimiser l’aménagement du territoire et cela passe immanquablement par la collaboration avec les Peuples autochtones. Ceux-ci ont joué et jouent encore un rôle majeur dans la conservation des écosystèmes ainsi que dans leur bonne gestion. De plus, l’apport des Peuples autochtones aux sciences telles que l’écologie est sans équivoque. Les TEK et les systèmes de connaissances propres aux Peuples autochtones, développés à travers des siècles d’interactions étroites avec la nature, sont complémentaires à la science occidentale de plusieurs façons. Les deux systèmes se basent sur la collecte d’informations et évoluent à travers le temps. Toutefois, il existe aussi des différences notables, particulièrement en lien avec l’importance que la spiritualité joue dans le système de connaissances. Les savoirs autochtones incluent des pratiques comme la gestion des habitats et le suivi des populations animales, tout en étant porteurs d'identité culturelle et spirituelle. De plus, ils complémentent les sciences occidentales en apportant des connaissances spécifiques et en permettant une compréhension plus approfondie des écosystèmes. Par exemple, les modèles d’habitat pour le caribou, produits avec la collaboration de la Première Nation Tlingit de Taku River en Colombie-Britannique, ont montré que les TEK identifient des zones pertinentes pour la conservation et la restauration que les approches scientifiques occidentales conventionnelles ne détectent pas. Des initiatives de cogestion, comme le Conseil de gestion du caribou de Beverly et Qamanirjuaq (BQCMB) ou le Comité de gestion paritaire des pêches Canada-Inuvialuit (FJMC) mettent en lumière les succès de la collaboration entre les Peuples autochtones et certains membres de paliers gouvernementaux importants. Ces modèles favorisent une gestion inclusive des ressources, intégrant divers groupes, dont les Peuples autochtones, dans la gouvernance du territoire. Ils renforcent aussi la résilience écologique et culturelle, c’est-à-dire l’adaptation des écosystèmes aux perturbations environnementales et sociales. L'intégration des savoirs pose néanmoins des défis importants. Le terme même d’« intégration » peut être problématique s’il implique une domination ou une appropriation des savoirs autochtones par la science occidentale. Ainsi, différentes approches doivent être utilisées pour s’assurer que les deux systèmes s’agencent correctement. La méthode Etuaptmumk, ou « vision à deux yeux », est l’une de ces approches, qui valorise les deux systèmes en les utilisant de manière complémentaire. Toutefois, le respect des droits ancestraux, la protection de l'autonomie culturelle et le partage équitable des bénéfices restent des conditions essentielles à une collaboration réussie. L’exemple des aires protégées d’initiative autochtone (APIA) au Québec illustre une avancée significative dans la reconnaissance des Peuples autochtones comme gardiens du territoire. Ces initiatives, bien que prometteuses, nécessitent toutefois des cadres clairs et une réelle participation des communautés dans leur gouvernance. Le cas de la communauté innue de Pessamit met en avant le rôle central des savoirs autochtones dans la préservation de la biodiversité, en particulier du caribou forestier, et dans la lutte contre les pressions anthropiques qui s’exercent sur le territoire québécois. En définitive, l’intégration des savoirs autochtones et de la science occidentale représente une voie essentielle pour relever les défis environnementaux d’aujourd’hui et de demain. Ces approches permettent non seulement d’améliorer la conservation des écosystèmes, mais aussi de promouvoir la justice sociale et culturelle en reconnaissant les Peuples autochtones comme des acteurs clés dans la gestion de la biodiversité. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : savoirs autochtones, savoirs traditionnels écologiques, co-construction des savoirs, Peuples autochtones, conservation, autodétermination, gouvernance autochtone, aire protégée d’initiative autochtone

Type: Essai (document diplômant)
Informations complémentaires: Fichier numérique reçu et enrichi en format PDF/A.
Directeur de thèse: Drapeau, Pierre
Mots-clés ou Sujets: Conservation de la nature / Peuples autochtones / Savoirs écologiques traditionnels / Sciences / Approche collaborative / Aménagement du territoire / Aires protégées et de conservation autochtones
Unité d'appartenance: Instituts > Institut des sciences de l'environnement (ISE)
Déposé par: Service des bibliothèques
Date de dépôt: 22 avr. 2025 13:48
Dernière modification: 22 avr. 2025 13:48
Adresse URL : http://archipel.uqam.ca/id/eprint/18722

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