Rainville, Rosalie
(2024).
« Cultiver autrement : une sociologie des initiatives agricoles et alimentaires alternatives au Québec » Thèse.
Montréal (Québec), Université du Québec à Montréal, Doctorat en sociologie.
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Résumé
Face au modèle agricole productiviste, de plus en plus d’agriculteurs et d’agricultrices valorisent, ces dernières années, des manières singulières de cultiver la terre. « Biologique », « local », « artisanal », « au pâturage », « fermier », « nature » ou encore « issu du territoire » et « nordique » sont autant de termes revendiqués qui expriment cette volonté de se distinguer. C’est à l’exploration de ces initiatives agricoles et alimentaires « alternatives » et de leur « promesse de différence », aux défis et aux difficultés qu’elles rencontrent et à leur capacité de transformation sociale que cette thèse est consacrée. Qui sont ces acteurs et actrices du changement, ces agriculteurs et agricultrices, artisans et artisanes, qui tentent de frayer une voie différente en agriculture aujourd’hui au Québec ? Que signifie concrètement cultiver « autrement » et quel projet de société plus large poursuivent-ils et elles ? Ce sont à ces questions que cette thèse entend apporter un éclairage sociologique, en mobilisant le prisme sociologique des « résistances par la subsistance », une approche portée par une diversité de chercheuses et de chercheurs appartenant notamment au courant théorique de l’écoféminisme. À partir d’une vaste enquête ethnographique composée d’entretiens sociologiques et d’observations participantes, menée sur près de deux années auprès d’une trentaine d’acteurs et d’actrices, principalement des agriculteurs et agricultrices exerçant dans une diversité de domaines (élevage, maraîchage, viticulture, apiculture et agroforesterie), cette thèse montre que les personnes engagées dans ce type de projets agricoles et alimentaires alternatifs se distinguent avant tout, au-delà de leurs modes de production, par la mise en oeuvre de modes de vie, c’est-à-dire de manières de cultiver, de vivre et d’habiter le territoire qui s’éloignent et remettent en cause le modèle agricole productiviste autant que le mode de vie consumériste. Ces modes de vie se structurent en particulier autour des valeurs fortes que sont l’autonomie, l’écologie et la convivialité. Se réapproprier ses moyens de subsistance, instaurer un autre rapport à la nature et au vivant et entretenir un certain bien-vivre où la place de la nourriture est centrale sont au coeur des modes de vie agricoles et alimentaires alternatifs. Cette thèse explore aussi les nombreux défis et difficultés auxquels se heurtent les agriculteurs et agricultrices alternatif.ive.s ainsi que les revendications et le projet de société plus général qu’ils et elles défendent. En définitive, cette recherche montre l’importance d’engager une réflexion sur les manières de produire et de se nourrir au XXIe siècle, en particulier dans un contexte marqué par l’urgence climatique.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : agriculture, alimentation, résistance par la subsistance, modes de vie alternatifs, autonomie, écologie, convivialité
Type: |
Thèse ou essai doctoral accepté
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Informations complémentaires: |
Fichier numérique reçu et enrichi en format PDF/A. |
Directeur de thèse: |
Abergel, Élisabeth |
Mots-clés ou Sujets: |
Agriculture / Alimentation / Aspect sociologique / Agriculture alternative / Agriculture durable / Mode de vie alternatif / Agriculteurs / Agricultrices / Québec (Province) |
Unité d'appartenance: |
Faculté des sciences humaines > Département de sociologie |
Déposé par: |
Service des bibliothèques
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Date de dépôt: |
24 févr. 2025 15:19 |
Dernière modification: |
24 févr. 2025 15:19 |
Adresse URL : |
http://archipel.uqam.ca/id/eprint/18516 |