Trauma in psychosis : prevalence, dimensions, and intervention

Penney, Krista Danielle (2025). « Trauma in psychosis : prevalence, dimensions, and intervention » Thèse. Montréal (Québec), Université du Québec à Montréal, Doctorat en psychologie.

Fichier(s) associé(s) à ce document :

Prévisualisation	PDF Télécharger (40MB)

Résumé

La schizophrénie et les troubles psychotiques apparentés (c.-à-d. la psychose) sont parmi les troubles psychiatriques les plus graves, perturbant profondément la vie des individus et de leurs familles. (Chong et al., 2016; Owen et al., 2016). Environ 80 % des personnes vivant avec la psychose présentent des symptômes persistants ou intermittents malgré les traitements pharmacologiques et psychologiques disponibles (APA, 2013; Saha et al., 2005). La persistance des symptômes pourrait entre autres être expliquée par les comorbidités qui exacerbent les symptômes et aggravent le fonctionnement (Buckley et al., 2008; Huppert & Smith, 2005; McGlashan & Carpenter, 1976; Möller, 2008; Siris, 1995; Swofford et al., 1996). Parmi les comorbidités les plus prévalentes, le trouble de stress post-traumatique (TSPT) est celui qui a reçu le moins d'attention, bien que des recherches montrent que les individus atteints de psychose subissent des traumatismes importants (Lommen & Restifo, 2009; Varese et al., 2012) et que les traumatismes de l'enfance en particulier constituent un risque connu – et un facteur causal potentiel – dans le développement des troubles psychotiques (Bendall et al., 2012; Dallel et al., 2018; Morgan & Fisher, 2007; Read et al., 2005). Cette discordance pourrait être expliquée par le manque de divulgation des traumatismes et la réticence des professionnels en santé mentale à poser des questions (Cunningham et al., 2016). Une autre explication pourrait être que les symptômes psychotiques aient tendance à « éclipser » les symptômes de TSPT en raison de leurs similitudes (p. ex., Lommen & Restifo, 2009). Bien qu'il y ait un intérêt de recherche grandissant pour examiner les interventions au TSPT dans la psychose, ces études rencontrent plusieurs obstacles, notamment l'exacerbation des symptômes, une faible rétention, des taux d'abandon élevés et des difficultés liées à l'alliance thérapeutique (Mueser et al., 2002; Sin & Spain, 2017; Swan et al., 2017). Ces défis soulignent l'urgence de sensibiliser les professionnels de la santé mentale à l'impact des symptômes de TSPT sur la psychose, de mieux comprendre leur manifestation et de développer des interventions sensibles aux traumatismes qui favorisent la stabilisation et l'engagement dans des traitements axés sur les traumatismes. Développant la littérature existante, cette thèse doctorale présente trois études qui tentent de répondre à ces questions importantes. L’étude 1 (Penney et al., 2021) visait à évaluer la prévalence des symptômes de TSPT à l'aide de la PTSD Checklist for DSM-5 (PCL-5; Weathers et al., 2013), une mesure de dépistage par auto-évaluation largement accessible. Un objectif secondaire était d'examiner les associations entre la PCL-5 et les symptômes psychotiques (positifs et négatifs) et affectifs (stress, anxiété, dépression), ainsi que la qualité de vie et le bien-être. L'échantillon comprenait 102 adultes atteints de psychose. Les résultats confirment la forte prévalence des symptômes de TSPT dans cette population ; seuls 22 % de l'échantillon n'a pas révélé d’antécédent de traumatisme. Parmi les 78 % restants, 15 % ont vécu des événements ne répondant pas aux critères diagnostiques A du DSM-5 pour le TSPT, ce qui invalide la mesure. Les 63% restants ont signalé des symptômes de stress post-traumatique au cours du mois précédent, mais seuls 6 % ont été orientés vers la clinique avec des objectifs axés sur le traumatisme. Les personnes présentant des symptômes de TSPT graves présentaient des symptômes affectifs plus importants, ainsi qu'une qualité de vie inférieure à celle des personnes souffrant de symptômes de TSPT légers. Ensuite, avec le même échantillon, l'étude 2 (Penney et al., 2023a) a mené une analyse factorielle exploratoire afin d’estimer la structure factorielle de la PCL-5 dans la psychose. L’étude a identifié quatre dimensions des symptômes du TSPT chez les personnes psychotiques : ré-expérience/affect négatif, dépression, comportements anxieux extériorisés et évitement/réactivité physiologique. Puisque ces quatre dimensions symptomatologiques diffèrent de celles du modèle du DSM-5 pour le TSPT, ces résultats suggèrent que le TSPT se manifeste différemment chez les personnes atteintes de psychose. De plus, quatre items de la PCL-5 n’ont pas été associés à ces dimensions, soulevant des questions sur leur pertinence chez la psychose. Enfin, l'étude 3 (soumise pour publication) a évalué la faisabilité et l'acceptabilité de l’intervention Social-Skills and Emotion Regulation Training « S-SERT » pour les traumatismes comorbides à la psychose. S-SERT cible les déficits de régulation des émotions et de fonctionnement interpersonnel chez les personnes souffrant de psychose et d'antécédents de traumatisme et vise à résoudre les problèmes liés à l'engagement et à l'alliance thérapeutique. S-SERT est une intervention individuelle de 10 séances de psychoéducation et d'une thérapie cognitivo-comportementale (TCC) basée sur les traumatismes, adaptée et inspirée de deux traitements efficaces basés sur la TCC qui traitent les difficultés émotionnelles et interpersonnelles (Barlow et al., 2020; Cloitre et al., 2011). L'étude 3 a évalué la faisabilité du S-SERT par ses taux de rétention, d'achèvement et d'événements indésirables, ainsi que son acceptabilité, mesurée par la satisfaction des participants et l'alliance thérapeutique. L'échantillon comprenait 19 adultes souffrant de psychose avec des antécédents de traumatismes. Les résultats ont rapporté un bon taux de rétention, aucun événement indésirable et des évaluations très positives des participants et thérapeutes sur son acceptabilité. En outre, S-SERT a entraîné des améliorations significatives dans la régulation des émotions, bien que les progrès dans le fonctionnement interpersonnel n'aient pas atteint le niveau de signification statistique en raison de la petite taille d'échantillon. Cette thèse doctorale apporte plusieurs contributions importantes à la compréhension et au traitement du TSPT dans le contexte de la psychose. L'étude 1 met en lumière la prévalence élevée des symptômes de TSPT chez les individus souffrant de psychose et l'écart entre les symptômes de traumatisme et l'orientation vers des soins axés sur les traumatismes. L'étude 2 suggère que les symptômes de TSPT chez les personnes atteintes de psychose peuvent différer de ceux observés dans la population générale, ce qui mandate d'autres études et l'adaptation des outils de dépistage du TSPT. Enfin, l'étude 3 soutient la faisabilité et l'acceptabilité des interventions axées sur les traumatismes, telles que S-SERT, qui pourraient aider à stabiliser les individus avant d'offrir des traitements axés sur les traumatismes. Ces résultats ont des implications cliniques significatives pour l'intégration des soins liés au TSPT dans le traitement de la psychose. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Schizophrénie, Psychose, Traumatisme, SSPT, Régulation émotionnelle, Fonctionnement interpersonnel, Analyse factorielle, TCC, Intervention

Type:	Thèse ou essai doctoral accepté
Informations complémentaires:	Fichier numérique reçu et enrichi en format PDF/A.
Directeur de thèse:	El-Baalbaki, Ghassan
Mots-clés ou Sujets:	Schizophrénie / Psychoses / Comorbidité / État de stress post-traumatique / Traumatisme psychique / Traitement
Unité d'appartenance:	Faculté des sciences humaines > Département de psychologie
Déposé par:	Service des bibliothèques
Date de dépôt:	21 févr. 2025 14:13
Dernière modification:	21 févr. 2025 14:13
Adresse URL :	http://archipel.uqam.ca/id/eprint/18509

Modifier les métadonnées (propriétaire du document)

Statistiques