Mekhnache, Manal
(2024).
« La perception des entreprises québécoises sur le potentiel d'expansion du marché du carbone » Mémoire.
Montréal (Québec), Université du Québec à Montréal, Maîtrise en sciences de la l'environnement.
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Résumé
Opérationnel depuis 2013 au Québec, le marché du carbone est parmi les principales politiques climatiques adoptées par le gouvernement afin d’aider la province à atteindre ses objectifs de réduction de gaz à effet de serre. En fixant un prix aux émissions de carbone, les marchés du carbone incitent les entreprises à réduire leurs émissions. Le marché du carbone québécois est unique au Canada car il est lié depuis 2014 à un marché du carbone similaire en Californie sous la gouvernance de la Western Climate Initiative (WCI). L'objectif de la liaison est d'accroître la flexibilité du marché du carbone et de permettre aux entreprises des juridictions participantes de réduire leurs émissions à un coût net inférieur. Les recherches menées jusqu'à présent suggèrent que la liaison a permis aux entreprises québécoises de réduire leurs coûts pour atteindre les objectifs de réduction des émissions au niveau de l'entreprise en achetant des droits d'émission moins coûteux à des entreprises californiennes, où la réduction des émissions est relativement moins onéreuse. De cette manière, le Québec a pu dépasser son objectif de réduction des émissions pour 2020, alors que d'autres provinces du Canada ont connu des augmentations nettes. Il est loin d'être évident que cette dynamique se reproduira. Par exemple, la Californie a adopté un objectif de réduction des émissions beaucoup plus ambitieux pour 2030 que pour 2020. Mais la logique du marché du carbone est de permettre aux juridictions participantes et aux entreprises qui les composent de partager les coûts de la réduction des émissions de manière flexible. L'élargissement du marché du carbone à de nouvelles juridictions suit cette même logique, bien qu'il reste à déterminer si cela entraîne une augmentation ou une diminution des coûts pour les entreprises québécoises. La littérature manque aujourd’hui d’études sur l’éventualité d’intégration de nouveaux marchés du carbone au marché québécois. Notre étude nous permet d’établir une vision plus claire de l'acceptabilité des politiques climatiques potentiellement adoptées par le gouvernement québécois pour atteindre ses objectifs ciblés pour les années 2030 et 2050. L’objectif principal est de comprendre la perception des entreprises québécoises sur l'intégration potentielle de nouveaux marchés du carbone dans une perspective économique, environnementale et réglementaire. Nous tentons d’évaluer les impressions des entreprises québécoises concernées par le marché du carbone sur l’intégration possible de nouvelles juridictions par le gouvernement du Québec. Premièrement, cette recherche expose l'opinion de ces entreprises sur les développements récents du marché du carbone particulièrement sur la hausse récente des prix des droits d’émissions. Ensuite, elle se penche sur les choix des comportements à adopter par ces entreprises notamment en matière d’innovation technologique.
Cette recherche repose sur un sondage traitant trois grandes questions. Chacune comporte en moyenne 15 sous questions. L'ensemble des questions a été envoyé à 166 entreprises québécoises participantes au marché du carbone en septembre 2022. À la lumière des données empiriques obtenues, nous avons réalisé une analyse comparative avec une étude similaire faite par Lachapelle et al (2017). Notre démarche nous a permis de conclure avec les résultats suivants : Premièrement, la plupart des grandes entreprises accueillent favorablement le marché du carbone, malgré qu’un nombre restreint, préfèrent explorer d’autres pistes plus rentables pour réduire leurs émissions de carbone. Deuxièmement, notre travail a démontré que les entreprises québécoises estiment que l’élargissement potentiel du marché crée de nouvelles opportunités économiques. Bien que la majorité des gouvernements prévoient baisser le nombre de droits accordés aux entreprises, l’élargissement des marchés du carbone assurera une disponibilité de droits qui répondra à la demande, et donc favorisera la stabilité des prix. Troisièmement, les résultats ont montré l’insensibilité des entreprises québécoises à la question des fuites des capitaux. Un élargissement éventuel du marché du carbone leur offre l’opportunité de réduire leurs coûts de conformité, et donc d’être financièrement davantage efficientes. Quatrièmement, l’élargissement potentiel du marché du carbone, offrant une portée commerciale plus large pour les entreprises québécoises, porte ces dernières à changer de comportements climatiques dans le but qu’elles réduisent leurs empruntes carbone, et par conséquent bénéficient de quotas excédentaires qu’elles pourraient vendre sur le nouveau marché. Finalement, nos recherches empiriques et documentaires nous ont ramené à constater que l’élargissement potentielle du marché du carbone est une alternative à double avantages; soit pour le gouvernement québécois qui atteindra l’objectif fixé pour 2030, voire celui de 2050 portant sur la carboneutralité, ensuite pour l’efficience des entreprises assujetties au marché du carbone qui maintiendront leurs activités économiques à moindre coûts pour réduire leurs émissions de carbone.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Marché du carbone, Entreprises assujettis, Prix quotas, SPEDE, Politiques climatiques, Marché carbone Californie-Québec, Émission de CO2
Type: |
Mémoire accepté
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Informations complémentaires: |
Fichier numérique reçu et enrichi en format PDF/A. |
Directeur de thèse: |
Purdon, Mark |
Mots-clés ou Sujets: |
Marché du carbone / Réduction des gaz à effet de serre / Politique gouvernementale / Entreprises / Québec (Province) / Californie |
Unité d'appartenance: |
Instituts > Institut des sciences de l'environnement (ISE) |
Déposé par: |
Service des bibliothèques
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Date de dépôt: |
18 févr. 2025 16:18 |
Dernière modification: |
18 févr. 2025 16:18 |
Adresse URL : |
http://archipel.uqam.ca/id/eprint/18494 |